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Psychiatrie Addictologie

Referentiel_2eme

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Deuil normal et pathologique<br />

141<br />

de la relation avec le défunt. Dans un épisode dépressif caractérisé, au contraire, les émotions<br />

négatives sont persistantes, quasi permanentes (définissant une humeur dépressive avec des<br />

émotions tristes et un contenu des pensées congruent à cette humeur), et les émotions positives<br />

sont pratiquement absentes.<br />

Un épisode dépressif caractérisé qui survient dans un contexte de deuil est similaire à un épisode<br />

qui survient en dehors d’un deuil. Le pronostic, également, est similaire, que ce soit la durée<br />

de l’épisode, les comorbidités et la réponse aux traitements. Comme pour un épisode dépressif<br />

caractérisé en général, les antécédents familiaux et personnels de troubles psychiatriques,<br />

troubles de l’humeur en particulier, sont des facteurs déterminant du risque d’épisode dépressif<br />

caractérisé au cours du deuil (cf. Item 64a).<br />

Deuil normal<br />

Épisode dépressif caractérisé<br />

L’affect prédominant est un sentiment de vide<br />

et de perte lié à l’état de manque du défunt.<br />

Les émotions négatives sont susceptibles de diminuer<br />

d’intensité avec le temps et surviennent par vagues<br />

qui ont tendance à être associées à des pensées<br />

ou des souvenirs de la personne décédée.<br />

La douleur du deuil peut être accompagnée<br />

par des émotions positives et par de l’humour.<br />

Le contenu des pensées concerne des préoccupations<br />

et des souvenirs concernant la personne décédée.<br />

L’estime de soi est généralement préservée.<br />

Lorsque des idées de suicide sont présentes,<br />

elles impliquent généralement l’idée<br />

de « rejoindre » le défunt.<br />

L’affect prédominant est une humeur dépressive<br />

persistante.<br />

Les émotions tristes et négatives sont intenses<br />

avec une douleur morale qui est majeure et persistante,<br />

non liée à des pensées ou des préoccupations<br />

spécifiques.<br />

Il existe une incapacité à anticiper la joie<br />

ou le plaisir (anhédonie).<br />

Le contenu des pensées concerne une tendance<br />

aux ruminations auto-critiques, fatalistes,<br />

culpabilisatrices ou pessimistes.<br />

L’estime de soi est faible, voire effondrée,<br />

avec des sentiments de dévalorisation<br />

et de dégoût de soi.<br />

Les idées de suicide sont généralement associées<br />

à un sentiment de dévalorisation, d’indignité ou<br />

d’incapacité à faire face à la douleur.<br />

153<br />

Tableau 1. Principaux critères cliniques permettant de distinguer le deuil normal d’un épisode dépressif<br />

caractérisé.<br />

2.3. Le risque de suicide<br />

Le risque de suicide est fortement augmenté dans le deuil, notamment dans les quelques jours qui<br />

suivent le décès (parfois avec l’intention « d’aller rejoindre le défunt »). Il est multiplié par plus de<br />

50 chez les hommes et par 10 chez les femmes, dans la première semaine du deuil.<br />

2.4. Les autres troubles psychiatriques<br />

* Trouble de stress post-traumatique, qui peut survenir en particulier si les conditions ou l’annonce<br />

du décès ont été particulièrement aiguës (caractère traumatique) (cf. Item 64f).<br />

* Les troubles anxieux, en particulier le trouble anxieux généralisé (cf. Item 64b).<br />

* Le deuil est un facteur de décompensation de tous les troubles psychiatriques préexistants<br />

(addictions également).

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