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Psychiatrie Addictologie

Referentiel_2eme

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135 Thérapeutiques Points clefs<br />

* La douleur est une expérience sensorielle et émotionnelle désagréable. Elle a aussi des composantes cognitives (attention<br />

portée, mémoire), et comportementales, qu’il faut prendre en charge dans une approche multidimensionnelle.<br />

* Le ressenti et l’expression de la douleur dépendent de facteurs : biologiques, psychologiques, et culturels, qui en font<br />

une expérience strictement personnelle.<br />

* La prévention et le traitement de la douleur des patients hospitalisés sont une obligation réglementaire ; c’est aussi<br />

vrai en psychiatrie.<br />

* Chez les patients souffrant d’un trouble psychiatrique, le repérage de la douleur, signe d’alarme d’une pathologie<br />

médicale non-psychiatrique, doit être systématique : on s’adresse à des personnes souvent vulnérables et désocialisées<br />

; la douleur s’exprime (plus qu’elle n’est ressentie) de façon inhabituelle du fait des altérations de communication<br />

des patients ; il existe une sur-morbidité et une surmortalité non-psychiatrique.<br />

* Il n’existe pas d’outil d’évaluation spécifique aux patients souffrant d’un trouble psychiatrique, et les outils classiques<br />

d’auto-évaluation sont utilisés ; les outils d’hétéro-évaluations sont nécessaires pour les patients ayant des troubles<br />

importants de la communication.<br />

* Il faut savoir prévenir les douleurs lors des soins et être attentif aux soins dentaires souvent déficitaires.<br />

* Les patients douloureux chroniques présentent fréquemment des troubles anxieux ou dépressifs et il faut savoir<br />

reconnaître cette co-morbidité et la prendre en charge.<br />

* Les traitements antalgiques sont non médicamenteux et médicamenteux ; il faut savoir utiliser l’effet placebo, qui<br />

s’accompagne de la libération d’opioïdes endogènes.<br />

* Il faut être attentif aux risques d’interactions médicamenteuses, par exemple entre les AINS et le lithium ou du tramadol<br />

du fait de son action sérotoninergique.<br />

* Il faut penser à dépister le risque addictif des traitements antalgiques et repérer un comportement addictif chez le<br />

patient douloureux chronique.<br />

574<br />

1. Introduction<br />

Les liens entre santé mentale et douleur sont réciproques : la douleur associe un versant<br />

psychique ; des pathologies psychiatriques ont la douleur comme symptôme ou modifient la<br />

façon dont la douleur est ressentie ou exprimée.<br />

Depuis 1998, 3 plans de santé ministériels ont concerné la douleur, le dernier mettant l’accent<br />

sur les personnes vulnérables. Chez les patients souffrant de troubles psychiatriques aussi, la<br />

douleur doit être : reconnue, évaluée, soignée.<br />

2. Définitions<br />

La douleur est une expérience désagréable. Elle se manifeste par des composantes :<br />

* sensorielles (nociception et discrimination sensorielle),<br />

* émotionnelles (anxiété, dépression),<br />

* cognitives (attention portée, mémoire),<br />

* comportementales (réaction, adaptation).<br />

On distingue :<br />

* la douleur aiguë : « signal d’alarme », elle s’accompagne de manifestations anxieuses (tachycardie,<br />

sueurs, inquiétude) qui accroissent la sensation douloureuse ;<br />

* la douleur chronique (> 3 mois) : modérée, elle touche 20 à 50 % de la population. Elle s’accompagne<br />

fréquemment de symptômes dépressifs (lassitude, perte d’espoir et des intérêts, tristesse,<br />

repli) et anxieux.

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