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Psychiatrie Addictologie

Referentiel_2eme

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135 Thérapeutiques On insiste plus aujourd’hui sur des facteurs psychologiques qui contribuent à la douleur :<br />

* anxiété,<br />

* conditionnement (évitement, confrontation),<br />

* troubles psychosomatiques,<br />

* représentation et attentes inappropriées (cf. Item 01),<br />

* capacités d’ajustement (cf. Item 01).<br />

La part psychologique est souvent déniée par le sujet qui craint (parfois à juste titre) de ne pas<br />

être pris en considération. Face à la douleur, le sujet va pourtant rechercher des ressources soit<br />

internes (le sujet conçoit avoir un certain contrôle sur la douleur) permettant qu’il soit acteur<br />

de ses soins, soit externes (recherche d’aide auprès des proches, des soignants, des médicaments)<br />

permettant une acceptation des soins et une observance thérapeutique (cf. Item 01).<br />

Les expériences personnelles, la culture, le contexte social, la personnalité vont aussi influencer<br />

la perception et l’expression de la douleur.<br />

4. Douleur et troubles psychiatriques<br />

4.1. Épisode dépressif caractérisé<br />

576<br />

La relation étroite entre douleur (en particulier chronique) et épisode dépressif caractérisé s’explique<br />

par l’existence de structures cérébrales et de systèmes de neurotransmission communs. Il<br />

existe aussi des explications psychopathologiques partagées.<br />

Un épisode dépressif caractérisé est deux fois plus fréquent chez les patients douloureux chroniques<br />

(10 à 20 %) que dans la population générale (5,5 %). Les idées suicidaires, les tentatives de<br />

suicide et les suicides sont également plus fréquents. Le risque dépend de la localisation (céphalées,<br />

abdomen), de l’intensité et de la cause de la douleur.<br />

Les plaintes douloureuses sont retrouvées chez 75 % des patients en ambulatoire souffrant<br />

d’un épisode dépressif caractérisé, et chez 90 % des patients hospitalisés pour le même motif.<br />

La présence de symptômes douloureux dans un épisode dépressif caractérisé est favorisée par :<br />

le faible niveau socio-économique, le sexe féminin, l’âge avancé. Les études ont, elles, plutôt<br />

montré un seuil de douleur augmenté. La douleur morale du patient souffrant d’un épisode<br />

dépressif caractérisé est signe de souffrance psychologique : son expression ressemble souvent<br />

à celle de la douleur physique.<br />

4.2. Troubles bipolaires<br />

La probabilité de survenue de céphalées, de dorsalgies ou arthralgies est multipliée par deux<br />

chez les patients présentant un trouble bipolaire (50 % des patients). Selon certains, la présence<br />

de migraines chez un patient souffrant d’un épisode dépressif caractérisé doit faire évoquer la<br />

bipolarité.<br />

La plainte douloureuse est la plainte non-psychiatrique la plus fréquente chez le patient avec un<br />

épisode maniaque.<br />

Les sujets souffrant de fibromyalgie auraient plus de risques de présenter un trouble bipolaire que<br />

des patients souffrant d’une polyarthrite rhumatoïde.

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