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Psychiatrie Addictologie

Referentiel_2eme

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Trouble schizophrénique de l’adolescent et de l’adulte<br />

61<br />

En pratique<br />

Le syndrome catatonique<br />

Le syndrome catatonique, décrit par Karl Kahlbaum en 1874, est un syndrome psychomoteur qui a longtemps été associé<br />

au diagnostic de schizophrénie. Cependant, plusieurs décennies de recherche clinique et pharmacologique<br />

ont permis de démontrer que le syndrome catatonique est en fait « transnosographique » et peut se rencontrer dans<br />

de très nombreuses pathologies. En psychiatrie, le syndrome catatonique est ainsi plus fréquent dans les troubles<br />

de l’humeur que dans la schizophrénie (sauf chez l’enfant). Il existe également un très grand nombre d’étiologies<br />

non-psychiatriques au syndrome catatonique (ex. : encéphalites, pathologies neuroinflammatoires, maladie<br />

d’Addison, déficit en vitamine B12, etc.). Le syndrome catatonique est important à reconnaître en pratique clinique<br />

(Échelle de Bush et Francis) car il bénéficie d’une prise en charge spécifique et de traitements efficaces comme les<br />

benzodiazépines et l’électro-convulsivo-thérapie. Une description sémiologique complète du syndrome catatonique<br />

peut être retrouvée ici : https://www.youtube.com/watch?v=i9zEJM_OWzE.<br />

3.3.4. Autres syndromes associés<br />

3.3.4.1. Altérations des fonctions cognitives<br />

Les altérations cognitives sont fréquentes (environ 70 %) et souvent sévères dans la schizophrénie.<br />

D’un point de vue qualitatif, les domaines cognitifs reconnus les plus altérés sont les fonctions<br />

exécutives, la mémoire épisodique verbale, l’attention et la vitesse de traitement de l’information<br />

(cf. Tableau 3). D’autres domaines sont préservés, comme la mémoire implicite (mémoire<br />

procédurale).<br />

Fonction cognitive Définition Exemples<br />

167<br />

Fonctions exécutives<br />

Mémoire épisodique<br />

verbale<br />

Attention et vitesse<br />

de traitement<br />

de l’information<br />

Ces fonctions sont impliquées dans<br />

toute action orientée vers un but.<br />

Elles comprennent les processus<br />

de planification, auto-régulation,<br />

gestion des conséquences<br />

avec rétrocontrôle.<br />

Mémoire des expériences<br />

personnelles dans leur contexte<br />

temporo-spatial et émotionnel.<br />

Capacité à identifier un stimulus<br />

pertinent dans l’environnement,<br />

se concentrer et maintenir<br />

l’attention sur celui-ci.<br />

Par exemple, difficultés à prévoir<br />

les séquences d’actions nécessaires<br />

pour se rendre au travail ;<br />

difficultés à organiser son travail<br />

et à gérer les priorités ;<br />

difficultés à s’adapter à une nouvelle<br />

stratégie et à inhiber l’ancienne.<br />

Difficultés à évoquer<br />

et réutiliser des souvenirs.<br />

Difficulté à se concentrer sur une<br />

tâche pendant plusieurs minutes<br />

comme lire un texte en entier,<br />

difficulté à sélectionner l’information<br />

pertinente lorsqu’il y a plusieurs<br />

informations comme écouter<br />

les consignes pour un travail alors<br />

que le téléviseur est en marche.<br />

Tableau 3. Principales altérations cognitives dans la schizophrénie.<br />

Les altérations cognitives précèdent souvent le début de la maladie. Après une majoration<br />

accompagnant l’émergence des troubles psychotiques, elles restent relativement stables au<br />

cours de l’évolution de la maladie. Elles sont associées à un fort retentissement fonctionnel (ex :

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