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Psychiatrie Addictologie

Referentiel_2eme

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Prescription et surveillance des psychotropes<br />

72<br />

Neurosciences et recherche<br />

Les antipsychotiques bloquent les récepteurs dopaminergiques post-synaptiques D2 des quatre principales voies dopaminergiques,<br />

avec pour conséquence certains effets thérapeutiques, mais aussi indésirables.<br />

Les corps cellulaires des neurones dopaminergiques sont essentiellement situés dans le tronc cérébral, au niveau du<br />

mésencéphale (aire tegmentale ventrale (ATV), substance noire), et, accessoirement dans l’hypothalamus ; leurs<br />

projections sont longues et diffuses. On distingue :<br />

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la voie mésolimbique, issue de l’ATV, qui projette vers le noyau accumbens (ou striatum ventral). Le fonctionnement<br />

excessif de ce système pourrait être à l’origine de la symptomatologie positive des troubles psychotiques. L’action des<br />

antipsychotiques sur cette voie est donc recherchée car elle sous-tendrait leurs effets thérapeutiques ;<br />

la voie mésocorticale, issue de l’ATV, qui projette vers le cortex préfrontal. Chez les sujets souffrant de schizophrénie,<br />

une hypoactivité à ce niveau pourrait sous-tendre les symptômes négatifs, ainsi que les altérations attentionnelles<br />

et exécutives observées. Les antipsychotiques de première génération pourraient aggraver cet hypofonctionnement.<br />

L’effet antagoniste des récepteurs 5-HT2 des neuroleptiques de seconde génération atténuerait l’antagonisme des<br />

récepteurs D2 striataux et préviendrait l’apparition d’effets indésirables neurologiques ;<br />

la voie nigrostriée, issue de la substance noire, qui projette vers le striatum dorsal (noyau caudé, putamen) : cette voie<br />

est impliquée dans le contrôle du mouvement (une perte neuronale à ce niveau entraîne l’apparition d’un syndrome<br />

parkinsonien). Lorsque le blocage des récepteurs D2 de la voie nigrostriée par les neuroleptiques dépasse un certain<br />

seuil, des symptômes extrapyramidaux apparaissent, sous forme d’un syndrome parkinsonien, de dyskinésies aiguës<br />

ou d’une akathisie (impossibilité de tenir en place) et à long terme d’une dyskinésie tardive ;<br />

la voie tubéro-infundibulaire qui est responsable des effets endocriniens : l’effet des antipsychotiques sur cette voie<br />

entraîne une diminution de l’effet inhibiteur sur la sécrétion de prolactine normalement exercée par la dopamine au<br />

niveau de l’hypophyse. Cet effet peut conduire à l’apparition d’une hyper-prolactinémie, avec pour conséquences<br />

possibles une aménorrhée-galactorrhée chez la femme ou une impuissance chez l’homme.<br />

Les antipsychotiques bloquent aussi d’autres récepteurs pouvant expliquer certains effets indésirables :<br />

* adrénergiques, à l’origine de l’effet hypotenseur orthostatique et sur le rythme cardiaque ;<br />

* cholinergiques, à l’origine d’effets atropiniques tels qu’une sécheresse de la bouche, une constipation, des baisses<br />

de l’accommodation, une rétention urinaire ; et également à l’origine d’une altération de l’attention et de sédation ;<br />

* histaminergique, participant à la sédation, l’augmentation de l’appétit et la baisse de la vigilance.<br />

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