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Psychiatrie Addictologie

Referentiel_2eme

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135 Thérapeutiques 5. Prise en charge<br />

5.1. Dépistage<br />

Il existe une sur-morbidité et une surmortalité par pathologies non-psychiatriques des patients<br />

souffrant de troubles psychiatriques. Les explications sont multiples :<br />

* trouble de communication du patient ;<br />

* négligence d’attention aux questions de santé et des soins :<br />

- de la part du patient du fait de sa pathologie et de ses conséquences (désocialisation),<br />

- de la part des équipes médicales psychiatriques (méconnaissance des pathologies<br />

non-psychiatriques et de leurs signes) et médicales non-psychiatriques (stigmatisation des<br />

patients psychiatriques)<br />

Il est nécessaire de rechercher chez ces patients à risque un diabète ou toute pathologie susceptible<br />

de diminuer la perception douloureuse.<br />

La prévention primaire et le traitement des comorbidités non-psychiatriques doivent donc être<br />

systématiques. La douleur, qui est un signe d’alerte fréquent de ces pathologies doit être recherchée<br />

chez les patients avec un trouble psychiatrique, comme dans la population générale, en<br />

évitant tout jugement de valeur : il ne faut pas d’abord considérer la plainte douloureuse comme<br />

un mensonge, une simulation ou une douleur imaginaire ou délirante. Cela est parfois rendu difficile<br />

du fait de l’expression inhabituelle liée au trouble psychiatrique. Chez le patient avec des<br />

difficultés de communication, il faut être attentif aux changements de comportement (agitation,<br />

agressivité, repli, refus de soins) pouvant être des signes de douleur.<br />

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Il faut aussi prévenir la douleur puisqu’elle sera chez ces patients plus difficiles à identifier, faire<br />

attention aux douleurs induites par les soins (injections, mobilisation, contention, etc.), et ne pas<br />

négliger les soins dentaires, souvent déficitaires, qui peuvent être à l’origine de douleurs facilement<br />

évitables.<br />

Les équipes de soins peuvent s’appuyer sur les Comités de lutte contre la douleur (CLUD) et suivre<br />

les recommandations des plans ministériels (2006-2010).<br />

Inversement, les troubles anxieux et dépressifs doivent être systématiquement repérés et traités<br />

chez les patients douloureux du fait de leur fréquence et de leurs conséquences.<br />

5.2. Évaluation<br />

L’évaluation de la douleur chez le patient avec un trouble psychiatrique est la même que chez les<br />

autres patients, et les outils habituels sont utilisés (accessibles sur : http://www.cnrd.fr). Elle est<br />

une obligation réglementaire chez les patients hospitalisés. Elle doit être tracée dans le dossier et<br />

utiliser le même outil lors d’évaluations répétées chez un même patient.<br />

La grille d’entretien semi-structuré avec le patient douloureux (ANAES-HAS, évaluation et suivi<br />

de la douleur chronique chez l’adulte en médecine ambulatoire février 1999) peut servir de guide<br />

pour le praticien.<br />

Pour l’intensité douloureuse, on accorde la préférence aux outils d’auto-évaluation. L’aphorisme<br />

« Seul celui qui l’éprouve peut décrire sa douleur précisément ; il en est le meilleur expert » reste<br />

vrai chez le patient avec un trouble psychiatrique ; on peut utiliser :<br />

* une échelle numérique (1 à 10),<br />

* une échelle verbale (douleur absente à insupportable),

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