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Psychiatrie Addictologie

Referentiel_2eme

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64f Troubles psychiatriques à tous les âges<br />

Points clefs<br />

Le diagnostic du trouble stress post-traumatique repose sur : exposition à un événement traumatique associée à un<br />

syndrome de répétition, un syndrome d’évitement, une hyperactivation neurovégétative et des altérations négatives<br />

des cognitions et de l’humeur évoluant pendant plus d’un mois après le traumatisme.<br />

On porte le diagnostic de trouble stress aigu lorsque les symptômes évoluent depuis moins d’un mois après le traumatisme.<br />

Les principaux risques évolutifs correspondent à l’épisode dépressif caractérisé, le suicide et le trouble addictif.<br />

La prise en charge du trouble repose d’abord sur les psychothérapies centrées sur le trauma (EMDR), et sur les<br />

antidépresseurs.<br />

1. Introduction<br />

Dans cet item (ainsi que dans le reste de l’ouvrage), nous parlerons, comme dans les classifications<br />

internationales, de « trouble stress post-traumatique » et non d’ « état de stress<br />

post-traumatique ».<br />

Le trouble stress post-traumatique (TSPT) correspond à la survenue de symptômes caractéristiques<br />

à la suite de l’exposition à un événement traumatique.<br />

Un événement traumatique est défini comme un événement au cours duquel le sujet ou d’autres<br />

personnes ont pu être menacé(s) de mort, trouver la mort, subir des blessures graves ou des<br />

violences sexuelles.<br />

258<br />

L’exposition peut se faire de différentes façons : en étant directement victime, en étant témoin<br />

direct, en apprenant que cela est arrivé à un membre de la famille/une personne proche ou dans<br />

un cadre professionnel avec exposition répétée (pompiers, personnels soignants, policiers).<br />

Histoire de la psychiatrie<br />

Déjà un siècle avant J.-C., Lucrèce avait décrit dans De Rerum Natura, des rêves traumatiques de bataille chez des généraux.<br />

Cependant, le terme de « névrose traumatique » n’apparaît pour la première fois qu’en 1884 avec H. Oppenheim,<br />

pour décrire les symptômes présentés par certaines victimes de catastrophes ferroviaires. Selon les auteurs et les<br />

époques, elle sera successivement vue comme une pathologie rattachée à la neurasthénie (J. M. Charcot) ou comme<br />

une pathologie autonome (S. Freud, E. Kraepelin). Mais c’est suite à la guerre du Vietnam et au retour des vétérans<br />

sur le sol américain que la pathologie connaîtra un regain d’intérêt et réapparaîtra en tant que telle dans le<br />

DSM-III (1980). L’évolution de la nosographie se fera ensuite vers la notion de trouble, différenciant les symptômes de<br />

survenue précoce, tel le trouble stress aigu (TSA), des symptômes durables (TSPT).<br />

2. Contexte épidémiologique<br />

La prévalence sur la vie entière du TSPT serait comprise entre 5 et 10 % de la population générale.<br />

Elle peut être plus importante au sein des populations exposées aux traumatismes comme, par<br />

exemple, celles qui ont émigré récemment de zones géographiques instables ou en guerre, ou<br />

encore chez les victimes ou les témoins directs d’attaques terroristes.<br />

Les études chez les sujets exposés à un traumatisme retrouvent un risque de développer un TSPT<br />

d’environ 10 % mais pouvant aller jusqu’à 50 %, notamment chez les victimes de viol, les survivants<br />

de combats, de détention militaire, de génocide et d’internement ethnique ou politique.

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