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Psychiatrie Addictologie

Referentiel_2eme

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Trouble obsessionnel compulsif<br />

64e<br />

Neurosciences et recherche<br />

Les symptômes obsessionnels et compulsifs semblent associés à des dysfonctionnements des boucles frontostriato-pallido-thalamo-corticales.<br />

Les noyaux gris centraux ont pour rôle d’intégrer les afférences variées en provenance<br />

du cortex, de les intégrer et de modifier, via les boucles cortico-sous-corticales spécifiques, le fonctionnement<br />

du cortex frontal, lequel va sélectionner certains programmes moteurs et/ou cognitifs. Deux circuits, orbitofrontal et<br />

préfrontal dorsolatéral, semblent jouer un rôle particulier dans la physiopathologie des TOC. Ces deux circuits ont des<br />

propriétés fonctionnelles bien distinctes. Si le circuit orbitofrontal a un effet activateur au niveau du relais thalamique<br />

(intermédiaire entre le cortex et les noyaux gris centraux), la mise en jeu du circuit préfrontal dorsolatéral se traduit par<br />

une inhibition thalamique. Une perturbation de l’équilibre entre ces deux boucles allant dans le sens d’une hyperactivité<br />

du circuit orbitofrontal et d’un hypofonctionnement de la boucle préfrontale dorsolatérale pourrait sous-tendre<br />

les manifestations cliniques du TOC. Le circuit orbitofrontal s’activerait sans fin, conduisant à l’émergence de pensées<br />

obsédantes intrusives autour de phénomènes incontrôlés de « soucis, doutes et culpabilité excessifs » ainsi qu’à l’irruption<br />

compulsive de séquences comportementales répétitives de routine et/ou d’habitudes. Ces réponses comportementales<br />

seraient destinées à diminuer l’anxiété générée par une situation pour atteindre un niveau compatible avec<br />

un fonctionnement normal. Ce modèle est étayé d’une part par des études d’imagerie fonctionnelle qui retrouvent une<br />

hyperactivation du cortex orbito-frontal et des noyaux caudés chez les patients ainsi qu’une diminution de cette hyperactivation<br />

après traitement. D’autre part, il se caractérise par la constatation de déficits neuropsychologiques portant<br />

sur des fonctions sous tendues par ces boucles (inhibition), l’existence de symptômes obsessionnels ou compulsifs<br />

dans certaines maladies des noyaux gris centraux, l’efficacité sur les TOC de techniques de neurostimulations ciblant<br />

spécifiquement ces zones.<br />

5. Le pronostic et l’évolution<br />

5.1. Complications<br />

253<br />

L’épisode dépressif caractérisé est une complication fréquente du TOC qui doit toujours être<br />

recherchée.<br />

Il en est de même pour les troubles addictifs.<br />

Le risque suicidaire doit être régulièrement évalué, en effet plus de 10 % des patients souffrant de<br />

TOC feront une tentative de suicide.<br />

5.2. Évolution<br />

En l’absence de prise en charge, l’évolution tend à être péjorative avec une diminution des tentatives<br />

de résistance aux symptômes, la mise en place d’évitements de plus en plus importants<br />

entraînant un isolement social.<br />

La sévérité du trouble est très variable : de légère avec un impact modéré sur le fonctionnement<br />

social du sujet à sévère avec une grande difficulté dans la réalisation des actes de la vie quotidienne.<br />

Chez 20 % des patients, les symptômes ont une évolution intermittente.<br />

Les principaux facteurs de pronostic sont :<br />

* la durée de la maladie avant la prise en charge ;<br />

* l’âge de début ;<br />

* la qualité de la conscience des troubles (insight) ;<br />

* la présence ou non d’un épisode dépressif caractérisé associé.

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