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Psychiatrie Addictologie

Referentiel_2eme

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Situations à risque spécifiques<br />

Il existe néanmoins certaines spécificités chez la personne âgée :<br />

* le risque suicidaire est élevé, les sujets âgés représentant la tranche de la population la plus<br />

exposée au risque suicidaire (cf. Item 348) ;<br />

* Le ratio tentatives de suicide/suicides est beaucoup plus faible chez les sujets âgés (4/1) que<br />

chez les adolescents (200/1) ou qu’en population générale (20/1), ce qui signifie que quand il<br />

passe à l’acte, le sujet âgé a une probabilité beaucoup plus élevée d’en mourir. Ainsi, tout EDC et/<br />

ou toute évocation d’idées suicidaires doit conduire à une évaluation fine du risque de passage à<br />

l’acte suicidaire ;<br />

* un EDC du sujet âgé peut s’exprimer cliniquement par des symptômes qui ne font pas évoquer<br />

de manière évidente un syndrome dépressif. Le motif de consultation n’est en effet pas une humeur<br />

dépressive, mais des symptômes généraux d’allure non-psychiatrique, le plus souvent : des manifestations<br />

gastro-intestinales, ostéo-articulaires, des troubles du sommeil, de l’appétit, des plaintes<br />

mnésiques ;<br />

* les symptômes psychotiques ne sont pas rares dans l’EDC du sujet âgé et sont, le plus souvent,<br />

des idées de préjudice, de persécution, de jalousie, de culpabilité, du registre hypocondriaque ou<br />

un syndrome de Cotard ;<br />

* les symptômes dépressifs sont souvent associés à des pathologies non-psychiatriques chez le<br />

sujet âgé. Cette association est bidirectionnelle, c’est-à-dire que certaines pathologies non-psychiatriques<br />

(principalement les maladies neurodégénératives et les maladies cardiovasculaires)<br />

augmentent le risque de développer un EDC, et qu’à l’inverse un EDC augmente le risque de survenue<br />

ou d’aggravation de certaines pathologies non-psychiatriques ;<br />

* l’EDC de début tardif (1 er épisode après 65 ans) est associé à davantage de troubles cognitifs,<br />

d’anomalies à l’imagerie cérébrale et à un risque plus élevé d’évolution vers une maladie<br />

d’Alzheimer ou de maladies apparentées.<br />

138<br />

Un EDC du sujet âgé doit être suspecté et dépisté devant une plainte d’allure dépressive mais<br />

aussi devant des symptômes généraux d’allure non-psychiatriques.<br />

Les signes d’appel les plus fréquents rapportés par le patient et/ou son entourage sont les<br />

suivants :<br />

* plaintes médicales d’allure non-psychiatrique (douleurs gastro-intestinales, articulaires…) ;<br />

* plainte anxieuse ;<br />

* plainte mnésique ;<br />

* difficultés de concentration ;<br />

* insomnie ;<br />

* perte d’appétit ;<br />

* amaigrissement ;<br />

* asthénie ;<br />

* désintérêt pour les activités habituelles ;<br />

* irritabilité ;<br />

* changement de comportement.<br />

Devant ces signes d’appel, la meilleure façon de dépister un EDC est d’interroger le patient sur :<br />

* la tristesse qu’il peut ressentir ;<br />

* ses idées de dévalorisation, de découragement, de mort ;<br />

* ses idées suicidaires ;<br />

* ses pertes récentes d’intérêt et de plaisir.

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