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Psychiatrie Addictologie

Referentiel_2eme

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Douleur en santé mentale<br />

135<br />

Le traitement doit prendre en compte les modifications physiologiques (fonction rénale), les<br />

risques de la polythérapie ; une attention particulière doit être portée aux médicaments sédatifs<br />

ou ayant un effet anticholinergique. L’effet placebo est altéré avec nécessité d’augmenter les<br />

doses d’antalgiques dans cette population fragile à risque de troubles cognitifs et de confusion.<br />

4.9. Troubles addictifs<br />

Si la douleur est une expérience sensorielle et émotionnelle désagréable, la rencontre avec une<br />

substance euphorisante peut permettre, pour un temps, de trouver du plaisir et un refuge face à<br />

la souffrance.<br />

La douleur est souvent sous-estimée chez les patients dépendants aux opiacés alors qu’il existe<br />

une hypersensibilité douloureuse chez ces patients, non corrigée par les produits de substitution.<br />

Il faut :<br />

* préciser la douleur,<br />

* éliminer un syndrome de manque (qui s’accompagne de douleurs),<br />

* rechercher une étiologie à traiter,<br />

* évaluer l’état psychologique (dépression, anxiété),<br />

* repérer des co-addictions et rechercher des contre-indications avant de traiter.<br />

Il faut alors éviter les opïoides faibles, les agonistes partiels, les formes injectables et savoir<br />

penser aux thérapeutiques non-opiacées.<br />

Les médicaments analgésiques de type opiacés induisent potentiellement un phénomène<br />

de dépendance : le système opioïde est à la fois le système impliqué dans la perception de la<br />

douleur mais c’est aussi un système impliqué dans la mise en place et le passage à la chronicité<br />

de l’addiction quelle que soit la substance.<br />

579<br />

Si l’addiction aux médicaments opiacés est fréquemment retrouvée chez les patients douloureux<br />

chroniques, l’addiction à l’alcool est aussi fréquente. Il existe plusieurs raisons à cela : tout<br />

d’abord, le système opioïde est particulièrement impliqué dans les effets renforçant de l’addiction<br />

à l’alcool ; par ailleurs, l’alcool est un puissant anxiolytique et sédatif qui, transitoirement,<br />

permet aux sujets douloureux de retrouver le sommeil et de diminuer l’anxiété associée à la<br />

perception douloureuse.<br />

Enfin, il est fréquent de retrouver une consommation de cannabis chez des patients souffrant<br />

d’une pathologie douloureuse chronique. Actuellement, il existe un traitement à base de cannabis<br />

de synthèse comprenant à la fois du delta-9-tétrahydrocannabinol (THC) et du cannabidiol, le<br />

Sativex, classé parmi les stupéfiants (prescription limitée à 60 jours) dont l’indication (AMM en<br />

2014) est limitée au traitement des contractures résistantes liées à la Sclérose En Plaque.<br />

Il est donc important de faire :<br />

* Une évaluation addictologique des patients douloureux : antécédents personnels/familiaux<br />

d’abus ou de dépendance, d’auto-médication, de trouble de comportement alimentaire, existence<br />

d’anxiété ou de dépression, prise d’anxiolytique ou d’hypnotique ;<br />

* une consultation spécialisée en cas d’escalade de doses d’analgésiques (en quantité, en<br />

fréquence, utilisés pour d’autres problèmes que la douleur, ou multiplication des prescripteurs)<br />

ou bien de dépendance à l’alcool ou au cannabis.

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