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Psychiatrie Addictologie

Referentiel_2eme

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Troubles somatoformes à tous les âges<br />

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6.3. Traitement non pharmacologique<br />

6.3.1. Éducation thérapeutique<br />

6.3.1.1. Initier la prise en charge psychiatrique<br />

L’objectif est d’éviter de multiplier au-delà du raisonnable des investigations contribuant à pérenniser<br />

le trouble, et de savoir orienter le patient sur un suivi psychiatrique. Il faut garder à l’esprit<br />

que la démarche de santé normale d’un individu présentant une plainte d’allure non-psychiatrique<br />

est de consulter un médecin non-psychiatre en première ligne. L’objectif est donc de reconnaître<br />

la légitimité de cette démarche et d’informer le patient afin qu’il trouve un intérêt progressif à une<br />

démarche de santé tournée vers la santé mentale.<br />

Pour cela des stratégies de communication du diagnostic de troubles somatoformes peuvent être<br />

utilisées. Il faut notamment :<br />

* reconnaître que les symptômes sont « véritables » et peuvent être très effrayants et invalidants,<br />

il s’agit de ne pas contester leur légitimité, ne jamais dire « il n’y a rien » ;<br />

* proposer un diagnostic positif : donner le nom du trouble mental, donner des noms alternatifs<br />

que le patient puisse comprendre, les termes fonctionnels ou émotionnels sont souvent bien<br />

acceptés par les patients, et rassurer sur le fait qu’il s’agit d’une maladie commune et reconnue ;<br />

* évoquer les facteurs déclenchants et de maintenance : il ne s’agit pas d’une pathologie médicale<br />

non-psychiatrique avec une lésion, les examens complémentaires ont permis de l’affirmer et<br />

des examens complémentaires ne sont pas nécessaires, les facteurs prédisposants et causaux<br />

sont difficiles à identifier, mais ils peuvent être liés au stress et aux émotions, les facteurs de maintenance<br />

peuvent créer un cercle vicieux impliquant : inquiétude-stress-symptômes-inquiétude.<br />

La recherche de ces facteurs fait partie de la démarche diagnostique qui peut gagner à être<br />

complétée par un avis psychiatrique spécialisé ;<br />

* discuter du traitement : les médicaments symptomatiques (antalgiques, antispasmodiques,<br />

etc.) ne sont pas efficaces. En revanche un traitement par « antidépresseur », même en<br />

l’absence de comorbidité psychiatrique dépressive ou anxieuse est parfois utile. En particulier,<br />

les inhibiteurs de la recapture de la sérotonine et de la noradrénaline dans la « fibromyalgie » ;<br />

inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine dans le syndrome de l’intestin irritable ou<br />

la dysmorphophobie. Par ailleurs, le traitement psychologique est efficace. Il est indispensable<br />

de discuter avec le patient de l’orientation nécessaire vers une prise en charge psychiatrique, en<br />

soulignant que les symptômes et surtout leur retentissement peuvent s’améliorer.<br />

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Chez l’enfant, il faudra tenir compte des représentations de l’enfant lui-même mais aussi celle<br />

des parents. Il est important d’impliquer la famille à chaque étape de l’évaluation et de la prise<br />

en charge.<br />

6.3.1.2. Poursuivre la prise en charge psychiatrique<br />

Maintien d’une prise en charge collaborative<br />

Le maintien d’une prise en charge collaborative avec le médecin orientant le patient sur le<br />

psychiatre est nécessaire, au moins au début. Cette double prise en charge médicale et psychiatrique<br />

permet de rassurer au début le patient et de limiter les consultations aux urgences.<br />

Maintien d’une relation médecin-patient<br />

Un objectif prioritaire est de maintenir une alliance thérapeutique de qualité, particulièrement délicate<br />

chez ces patients volontiers sceptiques voire réticents à l’idée d’une participation psychologique<br />

à leurs symptômes. La construction de cette alliance passe par la négociation des objectifs<br />

et des moyens de la thérapie. Une perspective de psychologie de la santé (cf. Item 01), permettant<br />

au patient de mieux identifier ses stratégies d’ajustement au stress est nécessaire. À partir de<br />

cette perspective partagée avec le médecin orientant le patient, une prise en charge psychiatrique<br />

plus spécifique doit être réalisée. Les objectifs thérapeutiques doivent être modestes mais

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