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Psychiatrie Addictologie

Referentiel_2eme

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Douleur en santé mentale<br />

135<br />

4.3. Troubles anxieux<br />

La douleur, aiguë ou chronique, s’accompagne d’une anxiété qui va retentir sur l’évolution de la<br />

douleur : un niveau élevé d’anxiété diminue le seuil de perception (la douleur est ressentie pour<br />

une stimulation nociceptive plus faible) et diminue la tolérance à la douleur. Comme stratégie<br />

d’ajustement (cf. Item 01), l’anxiété peut réduire la capacité de contrôle de la douleur, renforcer<br />

un comportement inadapté et favoriser la chronicisation, soulignant l’importance de sa prise en<br />

charge.<br />

Les symptômes douloureux font partie des critères diagnostiques de certains troubles anxieux :<br />

par exemple l’attaque de panique (douleurs thoraciques ou paresthésies) ; on n’évoque cependant<br />

une douleur aiguë symptôme d’anxiété qu’après avoir écarté une étiologie non-psychiatrique.<br />

L’association douleur et trouble stress post-traumatique est aussi fréquente : le clinicien recherchera<br />

des éléments traumatiques récents ou anciens chez un patient douloureux chronique.<br />

4.4. Schizophrénie et trouble délirant chronique<br />

Les plaintes douloureuses sont classiquement peu exprimées par les patients souffrant de<br />

schizophrénie, en particulier lorsque les symptômes négatifs sont au-devant du tableau clinique ;<br />

elles peuvent aussi être exprimées de façon inhabituelle ou bizarre.<br />

Les patients ressentent la douleur mais l’expriment ou y réagissent peu ou mal. Il existe de ce<br />

fait une négligence fréquente de la part des patients (et des médecins) pour des pathologies<br />

non-psychiatriques ; alors que ces pathologies sont plus fréquentes que pour un groupe contrôle,<br />

il existe un retard au diagnostic pour des pathologies comme l’ulcère, l’appendicite, les fractures<br />

ou l’infarctus de myocarde.<br />

La plainte douloureuse peut aussi entrer dans le cadre d’une dimension délirante (cf. Item 63).<br />

577<br />

4.5. Troubles du spectre autistique<br />

et troubles envahissants du développement<br />

Peuvent apparaître contradictoires une apparente insensibilité à la douleur et des réactions<br />

vives à des stimulations non nociceptives. Il n’existe cependant pas de données pour soutenir la<br />

« croyance » selon laquelle les enfants présentant des troubles du spectre autistique ressentent<br />

moins la douleur que les autres enfants. L’autisme est par contre caractérisé par des troubles<br />

comportementaux et de communications capables de modifier l’expression douloureuse avec un<br />

risque de retard diagnostique de la douleur et de sa cause.<br />

Il n’existe pas d’outil standardisé pour évaluer spécifiquement la douleur chez ces patients<br />

et l’évaluation doit être individualisée ; il a quand même été montré une corrélation entre les<br />

mimiques faciales présentées par un enfant autiste et la perception douloureuse ressentie. Face<br />

à la douleur (et de façon parfois retardée), l’enfant avec autisme peut manifester des comportements<br />

à type de retrait, d’agressivité et de mutilations ; ces comportements doivent faire évoquer<br />

un processus douloureux.

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