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Psychiatrie Addictologie

Referentiel_2eme

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Trouble bipolaire de l’adolescent et de l’adulte<br />

62<br />

4.5. Comorbidités psychiatriques et non-psychiatriques<br />

De par leur fréquence et leur impact, ces comorbidités psychiatriques du trouble bipolaire devront<br />

systématiquement être recherchées (elles peuvent parfois se confondre avec les symptômes du<br />

trouble bipolaire) :<br />

* troubles addictifs : environ 40 % à 60 % vie entière. En particulier l’alcool (30-40 %), le cannabis<br />

(10-25 %), la cocaïne et les psychostimulants (10 %), et les sédatifs (< 10 %) ;<br />

* troubles anxieux : environ 40 % vie entière. En particulier le trouble panique (15-25 %), les<br />

phobies sociales (10-20 %), les phobies simples (10 %) ;<br />

* TDAH : environ 30 % ;<br />

* trouble de personnalité : environ 30 % (surtout personnalité état-limite ou dite « borderline ») ;<br />

* trouble des conduites alimentaires : 15 à 30 % vie entière ;<br />

* trouble obsessionnel compulsif : 10 à 30 % vie entière ;<br />

* comorbidités non-psychiatriques : syndrome métabolique, risque cardiovasculaire, syndrome<br />

d’apnée obstructive du sommeil, pathologies endocriniennes, maladies inflammatoires chroniques,<br />

pathologies tumorales, maladies neurodégénératives, etc.<br />

4.6. Notions de physiopathologie<br />

L’étiopathogénie exacte des troubles bipolaires n’est pas connue, mais la participation de facteurs<br />

génétiques et environnementaux est bien démontrée. On parle de maladie à hérédité complexe<br />

(non mendélienne).<br />

215<br />

Neurosciences et recherche<br />

La présence d’un apparenté de premier degré atteint de trouble bipolaire entraîne une augmentation par 10 du risque<br />

de développer la maladie pour un sujet. L’héritabilité de la maladie (c’est-à-dire la part d’expression clinique liée aux<br />

gènes) est de 70 à 80 %. Il existe par ailleurs un nombre important de facteurs de risque environnementaux dont les<br />

traumatismes dans l’enfance (sexuels, affectifs ou émotionnels) et les stress environnementaux plus tardifs (aigus ou<br />

répétés). Des hypothèses neurodéveloppementales existent également dans le trouble bipolaire.<br />

Plusieurs marqueurs de susceptibilité et marqueurs d’état de la maladie ont été mis en évidence en génétique, en neuroimagerie,<br />

en neurocognition, en sommeil, en biologie des rythmes circadiens, en immuno-inflammation, en anatomo-pathologie,<br />

en neurophysiologie, et en biochimie.<br />

Les recherches scientifiques actuelles tentent de transférer l’utilisation de ces biomarqueurs en clinique afin d’améliorer<br />

le dépistage et les prises en charge des patients.<br />

5. Le pronostic et l’évolution<br />

Le pronostic de la maladie dépend en partie d’une prise en charge précoce et adaptée.<br />

Bien traités, les sujets atteints de troubles bipolaires peuvent présenter une rémission symptomatique<br />

et fonctionnelle avec une bonne insertion familiale, professionnelle et sociale. Néanmoins<br />

certains sujets peuvent présenter des symptômes résiduels en dehors des épisodes de l’humeur<br />

dont l’impact peut être très important en particulier sur le plan du fonctionnement.<br />

Si le trouble bipolaire n’est pas correctement pris en charge, il peut se compliquer avec une<br />

évolution plus sévère des troubles dont l’apparition possible :

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