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Psychiatrie Addictologie

Referentiel_2eme

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Deuil normal et pathologique<br />

141<br />

3.4. Prise en charge des complications du deuil<br />

3.4.1. Le deuil complexe persistant<br />

Dans le deuil complexe persistant, les personnes ont des difficultés prolongées à accepter la mort<br />

et restent envahies par des pensées et des souvenirs du défunt. Dans ce cas, les antidépresseurs<br />

sont peu efficaces alors que les psychothérapies ciblées sur le deuil pathologique facilitent l’évolution<br />

du processus.<br />

Les psychothérapies de type thérapie comportementale et cognitive se sont révélées efficaces<br />

(cf Item 71). Il faudra donc savoir orienter vers une prise en charge spécialisée.<br />

3.4.2. L’épisode dépressif caractérisé<br />

Les données actuelles tendent à montrer que la sémiologie, le pronostic et la prise en charge<br />

d’un épisode dépressif caractérisé sont similaires que l’épisode survienne en dehors ou à l’occasion<br />

d’un deuil. L’attitude du médecin devrait ainsi être la même dans tous les cas de l’épisode<br />

dépressif caractérisé (cf. Item 64a). Il faudra impérativement évaluer et prendre en charge le<br />

risque suicidaire (cf. Item 348).<br />

La prescription d’un antidépresseur est indiquée en cas de symptômes sévères et invalidants,<br />

plutôt de type ISRS en première intention. À noter que les antidépresseurs n’entravent pas le<br />

processus du deuil.<br />

3.4.3. Autres complications psychiatriques<br />

Voir les items correspondants à chaque trouble.<br />

155<br />

Résumé<br />

Pour la majorité des personnes, un deuil ne requiert pas de prise en charge médicale. Néanmoins,<br />

il s’agit d’un facteur de stress qui expose à certaines complications non-psychiatriques, psychiatriques<br />

et sociales. De plus, lorsque le processus du deuil stagne, que les symptômes sont sévères<br />

et/ou qu’apparaît un trouble psychiatrique, l’intervention d’un médecin devient nécessaire. Le clinicien<br />

doit donc être capable d’identifier et de surveiller le processus du deuil normal, de reconnaître<br />

un deuil complexe persistant, et d’évaluer le risque suicidaire. L’évaluation clinique repose sur des<br />

recommandations et doit permettre notamment d’éviter un double risque : sur-médicaliser le deuil<br />

et laisser sans traitement des troubles exposant à des conséquences potentiellement graves.<br />

Références pour approfondir<br />

Girault N., Fossati P., « Deuil normal et pathologique », EMC – Traité de Médecine Akos, 7-0315,<br />

2008.<br />

Sauteraud A., Vivre après ta mort : psychologie du deuil, Odile Jacob, 2012, 296 p.<br />

Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux, 5 e édition : DSM5-, Édition Elsevier<br />

Masson, 2015, chapitre sur le « deuil complexe persistant », p. 926 et sur le « trouble dépressif<br />

caractérisé », p. 215.

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