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L'armee%20perdue%20-%20Valerio%20Manfredi.pdf

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Glous secoua la tête, perplexe, et monta à cheval avec les<br />

autres. Ils s’élancèrent au galop.<br />

« Rebroussons chemin », ordonna Cléarque qui mit sa<br />

monture au pas.<br />

Pourquoi devions-nous retourner sur les lieux de ce carnage,<br />

sur ce champ de mort sans fin ? C’était là que se trouvait notre<br />

salut, tout au moins pour un moment. Je le comprendrais bien<br />

vite.<br />

Cléarque enjoignit aux soldats de ramasser les flèches et les<br />

javelots qui jonchaient le sol ou qui étaient fichés dans les<br />

cadavres et, avec ce qu’il restait des chariots, d’accumuler assez<br />

de bois pour allumer un feu. On dépeça et découpa les carcasses<br />

d’une vingtaine de mulets et de chevaux, dont on cuisit la viande<br />

comme on le put.<br />

« La viande de cheval revigore, disait le général. Mangez,<br />

vous avez besoin de reprendre des forces. » Il distribuait des<br />

morceaux aux soldats, ainsi que le fait un père avec ses enfants.<br />

Mais c’était insuffisant pour dix mille hommes. Il offrit la<br />

dernière portion à un garçon de dix-huit ans et demeura à jeun.<br />

Socrate s’approcha : « Nous avons de la visite.<br />

— Encore ? demanda Cléarque en se levant.<br />

— Des individus qui parlent notre langue, répondit le<br />

général, avant de s’effacer devant deux hommes précédés d’un<br />

étendard de paix.<br />

— Je m’appelle Phalinos, déclara le premier.<br />

— Et moi Ctésias, dit le second.<br />

— Ctésias ? interrogea Cléarque. Mais tu n’es pas… »<br />

L’homme qui s’était présenté, un quinquagénaire chauve,<br />

vêtu à la perse, acquiesça. « Je suis… je suis le médecin du<br />

Grand Roi Artaxerxès.<br />

— Ah ! Et comment se porte ton illustre patient ?<br />

— Bien. Mais Cyrus a failli le tuer. Sa lance a transpercé la<br />

cuirasse du souverain sans toucher toutefois d’organe vital. Par<br />

chance, j’ai réussi à recoudre la plaie.<br />

— Bon travail. J’aimerais disposer d’un médecin aussi habile<br />

que toi, mais je crains que tes gages ne soient trop élevés. Alors,<br />

quel bon vent vous amène ?<br />

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