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L'armee%20perdue%20-%20Valerio%20Manfredi.pdf

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18<br />

Alors que nous nous couchions, nos camarades parcouraient<br />

derrière le guide cardouque le sentier menant au col que nous<br />

devions franchir. Les hommes avançaient en veillant à ne pas<br />

faire de bruit. Ils atteignirent ainsi la position où des gardes<br />

préparaient un bivouac, les surprirent et les tuèrent. Mais la<br />

montagne est trompeuse : il ne s’agissait pas de la hauteur qui<br />

dominait le col. Il y avait au-dessus un autre mamelon, où des<br />

sentinelles cardouques étaient déjà placées. Renonçant à les<br />

attaquer à cause de l’obscurité, les nôtres s’arrêtèrent pour la<br />

nuit.<br />

À l’aube, ils se dirigèrent vers l’ennemi, enveloppés dans une<br />

brume qui venait de la terre et non du ciel, contrairement à celle<br />

que nous avions traversée la veille. Elle rampait tel un fantôme<br />

entre les ravins, ne laissant émerger que les aspérités, les<br />

pointes coupantes, les cimes des arbres. Ce voile laiteux permit<br />

à nos guerriers de se mouvoir sans être vus. Quand leurs<br />

adversaires les aperçurent, ils étaient déjà trop proches, et ces<br />

derniers furent balayés.<br />

Peut-être cette brume nous avait-elle été envoyée par un des<br />

dieux qui protègent les capes rouges et se déplacent dans les<br />

replis les plus secrets du ciel.<br />

Aussitôt après retentit la sonnerie de trompette qui signalait<br />

que le passage était libre. J’avais mal dormi et ce bruit strident,<br />

quoique désagréable, fut un véritable coup de fouet. La seconde<br />

sonnerie résonna comme le chant du coq qui annonçait dans<br />

mon village le lever du soleil.<br />

Lystra s’était réveillée elle aussi et avait rejoint les mulets. Le<br />

ciel était presque dégagé, l’air froid le lézardait de frissons<br />

azurés.<br />

Xéno avait disparu, tout comme son cheval, et j’en fus<br />

presque soulagée : cela me laissait les coudées franches.<br />

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