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L'armee%20perdue%20-%20Valerio%20Manfredi.pdf

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nombreux que nous le sommes. Ces Barbares devront croire que<br />

les Arcadiens et les Achéens qu’ils ont encerclés ne sont qu’une<br />

avant-garde, et que nous constituons, nous, le gros de l’armée.<br />

Ah ! si seulement le général Cheirisophos était parmi nous !<br />

— Hélas ! il n’est pas là. Nous devons nous débrouiller tout<br />

seuls. Que comptes-tu faire ?<br />

— Mon plan est risqué, je le sais, mais nous n’avons pas le<br />

choix : nous nous diviserons en petits groupes. Chaque groupe<br />

incendiera tout ce qu’il trouvera, cabanes, refuges des bergers,<br />

foin, balles de paille, fermes isolées, enclos, greniers, étables,<br />

etc. Ne touchez ni aux bois, ni aux buissons ni aux chaumes : il<br />

ne faut pas qu’ils imaginent avoir à faire à un incendie fortuit,<br />

mais à des représailles militaires.<br />

— Tu as raison, approuva Timasion. Qu’ils meurent de peur<br />

et croient que nous mettons tout le pays à feu et à sang !<br />

— Exactement. Le feu nous permettra de localiser chacun de<br />

nos groupes. Veillez à laisser l’incendie derrière vous et à ne pas<br />

vous faire prendre au piège des flammes, car le vent peut<br />

changer de direction à chaque instant. Et maintenant, mettonsnous<br />

à la besogne. »<br />

Les hommes se divisèrent aussitôt par groupes de cinquante,<br />

puisèrent des tisons dans les braseros que nous transportions<br />

et, s’éparpillant dans la campagne, mirent le feu à tout ce qui<br />

était susceptible de brûler. En peu de temps, les flammes<br />

s’élevèrent et se répandirent sur tout le territoire, jusqu’à ce que<br />

la campagne entière fût constellée d’incendies. Ainsi que Xéno<br />

l’avait ordonné, ces feux convergeaient autour de la colline de<br />

telle façon que les ennemis puissent imaginer qu’une grande<br />

armée venait rompre le siège.<br />

Quand l’aube se leva, la colline apparut. Il n’y avait plus ni<br />

assiégés ni assaillants. On ne voyait que la cendre et les tisons<br />

des feux de camp, ainsi qu’un grand nombre de morts, jonchant<br />

la pente.<br />

« Qu’est-il arrivé ? criait Timasion en allant et venant à<br />

cheval. Où sont-ils passés ? »<br />

Xéno examinait lui aussi ces lieux déserts en quête d’une<br />

explication. Enfin, un interprète se présenta et rapporta ce que<br />

lui avait dit un berger : « Il a vu des soldats descendre de la<br />

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