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L'armee%20perdue%20-%20Valerio%20Manfredi.pdf

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J’étais si près que je pouvais entendre ses ordres et voir la<br />

cavalerie arménienne attaquer sur ses destriers massifs. Elle<br />

accéléra, lança une, deux salves de javelots et finit par se heurter<br />

à un mur de bronze. Les nôtres ne cédèrent pas d’un pouce. La<br />

quatrième et cinquième lignes soutinrent leurs compagnons à<br />

l’aide de leurs épaules et de leurs boucliers. Les chevaux des<br />

Arméniens s’empalèrent sur les pointes des lances, nombre<br />

d’entre eux s’effondrèrent, entraînant d’autres montures dans<br />

leur chute. Encore une fois la cruelle orgie des hommes se<br />

déchaîna : la bataille !<br />

L’affrontement se changea en une mêlée enragée, en un<br />

massacre, en un magma de piétinements et de hennissements,<br />

de cris et d’ordre hurlés, de grincements de ferraille.<br />

Puis le silence revint presque subitement et l’on entendit le<br />

chant de victoire que les Grecs appelaient péan.<br />

La bataille était terminée.<br />

Les capes rouges avaient vaincu.<br />

Xéno chargea avec ses cavaliers pour attaquer les Arméniens<br />

qui surveillaient encore le campement, non loin de nos troupes<br />

alignées sur la rivière. Mais ceux-ci avaient suivi le déroulement<br />

de la bataille. Voyant l’infanterie de Sophos avancer,<br />

victorieuse, ils craignirent que les Grecs leur coupent la retraite,<br />

et ils abandonnèrent leurs positions, s’enfuyant sur la route qui<br />

menait aux montagnes.<br />

Xéno se rendit compte que sa présence n’était plus<br />

nécessaire. Il rebroussa chemin afin de prêter main-forte à ses<br />

compagnons, enserrés entre deux armées ennemies au premier<br />

gué.<br />

À son arrivée, il constata qu’une partie du bataillon essayait<br />

de traverser à un autre point, plus praticable, afin d’établir une<br />

tête de pont sur l’autre rive. Du côté opposé, au sud, les<br />

Cardouques étaient descendus de leurs montagnes et s’étaient<br />

alignés afin d’attaquer les nôtres frontalement.<br />

Ils comptaient sur leur supériorité numérique, et le bataillon<br />

demeuré seul leur semblait une proie facile. Le cor donna le<br />

signal d’attaque et ils s’ébranlèrent en entonnant un chant<br />

mystérieux.<br />

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