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L'armee%20perdue%20-%20Valerio%20Manfredi.pdf

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la bataille aux côtés des Asiatiques. Des feux s’éteignaient çà et<br />

là, tandis que quelques lampes s’allumaient.<br />

Soudain, je remarquai un groupe de soldats dont le regard<br />

était rivé sur une tente. En m’avançant, j’en compris la raison :<br />

une lampe allumée à l’intérieur projetait sur la toile la silhouette<br />

d’une magnifique fille nue en train de se laver.<br />

« Il n’y a rien à voir ! Allez-vous-en ! » m’exclamai-je,<br />

devinant ce qui allait se produire. Mais les guerriers ne<br />

prêtèrent pas attention à mes cris ; pis, ils s’approchèrent du<br />

petit pavillon en ricanant. Puis ils s’immobilisèrent et, après<br />

s’être consultés, se dispersèrent. Sans doute mon ton autoritaire<br />

les avait-il dissuadés de commettre une bêtise.<br />

Je m’approchai et dis à l’intention de l’occupante du<br />

pavillon : « Si tu n’éteins pas, tu pourrais recevoir des visites<br />

indésirables et certainement désagréables.<br />

— Qui es-tu ? Que veux-tu ? répondit une femme,<br />

apparemment inquiétée par mon accent.<br />

— Je voulais juste t’avertir qu’on voit de l’extérieur que tu es<br />

nue. Des soldats se rassemblaient pour savourer ce spectacle.<br />

Tu peux sans doute imaginer ce qui serait arrivé sans mon<br />

intervention.<br />

— Je m’habille tout de suite.<br />

— Puis-je entrer ?<br />

— Bien sûr. »<br />

J’entrai et découvris l’une des plus belles créatures que<br />

j’eusse jamais vues, peut-être la plus belle. Blonde, elle avait les<br />

yeux de la couleur de l’ambre et le corps d’une déesse, une peau<br />

douce, sans doute nourrie par de précieux onguents et digne de<br />

caresses aristocratiques.<br />

« Tu es certainement la fille qui s’est enfuie toute nue à<br />

l’arrivée des Perses », déclarai-je.<br />

Elle sourit. « Comment le sais-tu ?<br />

— Je l’ai entendu raconter, et la vue de ton ombre projetée<br />

sur la tente m’a ramené cet épisode à l’esprit.<br />

— Et toi, qui es-tu ?<br />

— Je m’appelle Abira. Je suis syrienne.<br />

— Tu es une esclave ?<br />

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