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L'armee%20perdue%20-%20Valerio%20Manfredi.pdf

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— Oui, nous pouvons imposer des taxes et des péages aux<br />

marchands qui empruntent les détroits, et nous serons riches.<br />

Avec cet argent, nous enrôlerons d’autres guerriers, nous savons<br />

où les trouver, et plus personne ne nous chassera.<br />

— Nous pouvons nous allier avec les nations tribales de<br />

l’intérieur ! Nous deviendrons une grande puissance, que tout le<br />

monde devra respecter ! »<br />

Ils avaient raison. Mais pour réaliser un tel projet, ils avaient<br />

besoin d’un chef, d’un homme capable de transformer<br />

l’impossible en réalité. Ce n’était pas le cas de Xéno. Il était<br />

courageux, et il l’avait prouvé, il savait élaborer d’habiles<br />

stratagèmes, mais il ne savait pas rêver. Il ne concevait que ce<br />

qui était réellement possible, et ce, après avoir consulté les<br />

dieux et obtenu leur accord.<br />

Les soldats passèrent la nuit sur la grand-place et se<br />

réunirent le lendemain en assemblée. Xéno les persuada de<br />

quitter la ville. Ils devaient avoir confiance en lui. Il négocierait<br />

des conditions acceptables.<br />

Le lendemain, un envoyé de Cléandre vint lui dire que<br />

l’incident de la veille équivalait à une déclaration de guerre.<br />

Pour éviter le pire, mieux valait partir. Ainsi, le gouverneur<br />

consentirait-il peut-être à les aider. Déçus et frustrés, les Dix<br />

Mille, ou ce qu’il en restait, abandonnèrent Byzance.<br />

Les fuyards revinrent, furieux de s’être montrés aussi lâches,<br />

mais ils continuèrent de tergiverser en fournissant aux nôtres<br />

une quantité réduite de vivres.<br />

Les soldats se découragèrent. Ne voyant pas d’avenir s’ouvrir<br />

à eux, certains vendirent leur armure et se dispersèrent. Ce fut<br />

aussi le cas d’un certain nombre d’officiers. Aristonyme de<br />

Méthydrion et Lykios de Syracuse, qui comptaient parmi les<br />

plus valeureux, disparurent sans un adieu. Tout comme Glous,<br />

que j’avais aperçu de temps à autre à la dérobée.<br />

Sans doute ne supportaient-ils pas l’amertume d’un tel congé<br />

et la mesquinerie d’une telle situation. Un nouveau gouverneur<br />

était arrivé : il fit arrêter tous nos blessés et nos malades<br />

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