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L'armee%20perdue%20-%20Valerio%20Manfredi.pdf

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Les soldats entreprirent de saccager les habitations, mais<br />

Sophos les arrêta. Il monta sur un éperon rocheux et déclara :<br />

« Que personne ne touche à ces maisons ! Ne prenons que la<br />

nourriture nécessaire. La population comprendra ainsi que<br />

nous n’avons pas d’intentions hostiles. Jetez donc un coup d’œil<br />

autour de vous : nous allons devoir traverser ces chaînes de<br />

montagnes, franchir des cols où ces gens-là n’auront aucun mal<br />

à nous mettre en pièces. Ils connaissent le moindre pouce de<br />

leur territoire. Ils peuvent nous observer à notre insu, nous<br />

frapper impunément à n’importe quel moment. Nous ne<br />

sommes forts que lorsque nous pouvons nous déployer en rase<br />

campagne. Dispersés en longue file, nous sommes vulnérables.<br />

Faisons notre possible pour ne pas attirer leurs foudres. »<br />

Les hommes grognèrent un peu, mais obtempérèrent. Les<br />

ordres étaient toujours entendus dans l’armée, je l’avais<br />

compris, mais les généraux devaient persuader les soldats qu’ils<br />

agissaient pour le mieux.<br />

Ils fouillèrent les villages, réunirent les provisions au centre<br />

d’une place et comptèrent tous les animaux qu’il était possible<br />

d’emmener pour assurer notre subsistance le plus longtemps<br />

possible. Au cours de leurs recherches, ils trouvèrent des<br />

femmes et des enfants dans des grottes dissimulées par la<br />

végétation, et les placèrent aussitôt sous surveillance. Ces<br />

villageoises avaient peut-être refusé de suivre les hommes sur<br />

les montagnes, à moins qu’elles n’eussent été prises de vitesse.<br />

C’était une découverte importante, et les généraux s’en<br />

réjouirent : ils avaient maintenant des otages à échanger contre<br />

le passage. Mais je ne partageais pas leur enthousiasme,<br />

supposant que les indigènes ne céderaient pas facilement.<br />

La colonne que nous formions était si longue que la nuit<br />

tombait quand les derniers arrivèrent. Ils n’apportaient pas de<br />

bonnes nouvelles. Après avoir franchi le col, ils avaient subi une<br />

attaque et perdu quatre camarades, touchés par des dards et des<br />

pierres. Il y avait parmi eux une dizaine de blessés. Telle était<br />

l’accueil que nous réservaient ces terres sauvages.<br />

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