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L'armee%20perdue%20-%20Valerio%20Manfredi.pdf

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d’abandonner ce projet. Cyrus y fit halte avec ses hommes,<br />

tandis que la colonne poursuivait son ascension : lorsque le<br />

dernier eut atteint le sommet, l’heure de repartir avait déjà<br />

sonné.<br />

Pendant ce temps, Ménon traversait l’autre col à la tête de<br />

son bataillon. Il avançait à vive allure, sans inquiétude, le guide<br />

ayant affirmé que le calme régnait.<br />

Le passage se trouvait entre deux torrents : l’un coulait vers<br />

le haut plateau anatolien, l’autre descendait vers la mer. La<br />

route épousait une pente modérée et traversait un paysage<br />

qu’on pouvait dominer du regard. Une fois le col franchi, Ménon<br />

examina l’autre versant : une gorge raide et accidentée, bordée<br />

de hautes parois rocheuses. De fait, le débit de l’eau était<br />

beaucoup plus rapide.<br />

Le bataillon s’y enfonça, remarquant bientôt des signes<br />

inquiétants : un vol de corbeaux s’éleva brusquement d’un<br />

bosquet, puis on entendit le bruit d’un rocher qui dégringolait<br />

dans la vallée. Alors que Ménon s’écriait : « Attention !<br />

Protégez-vous ! Il y a du monde là-haut ! », une nuée de flèches<br />

s’abattit sur ses hommes. Trois d’entre eux furent touchés. Le tir<br />

se poursuivit avec plus d’intensité, fauchant d’autres vies.<br />

Ménon hurla : « Vos boucliers ! Protégez-vous ! Fuyons !<br />

Fuyons ! »<br />

Levant leur bouclier au-dessus de leur tête, les soldats<br />

partirent à toutes jambes, mais la pente était raide et la gorge<br />

étroite. Nombre d’entre eux trébuchaient et tombaient, les<br />

derniers se pressaient sur les premiers, et tous se gênaient. Ils<br />

semaient sur leur chemin des morts et des blessés. Un instant, il<br />

sembla que la pluie mortelle avait cessé, mais ce n’était que le<br />

calme annonçant la tempête. Aussitôt après, un énorme<br />

vacarme retentit, une avalanche de pierres et de gros rochers<br />

dévala la montagne, écrasant d’autres guerriers. Quand il<br />

parvint enfin à s’abriter, Ménon compta ses hommes. Soixantedix<br />

d’entre eux manquaient à l’appel, massacrés par les flèches<br />

et les pierres.<br />

« Impossible de rebrousser chemin et de récupérer les corps<br />

de nos camarades, dit-il. C’est trop dangereux. Mais nous<br />

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