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L'armee%20perdue%20-%20Valerio%20Manfredi.pdf

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faudrait trois cents soldats perses pour l’emporter sur cent<br />

Grecs ! Où les cacheraient-ils ? Ne t’inquiète pas et n’en parle à<br />

personne, tu me ridiculiserais. »<br />

Voilà ce que Xéno me répondit, alors que j’aurais aimé crier<br />

aux nôtres de ne pas partir, de ne pas s’exposer à un danger<br />

mortel. Je sentais que mes craintes n’étaient pas le fruit de mon<br />

imagination, mais de véritables prémonitions. Je me plaçai<br />

toutefois au bord de la route, une amphore d’eau dans les bras,<br />

et les regardai s’éloigner au pas. Cléarque chevauchait le<br />

premier, vêtu d’une armure aux ornements d’or et d’une cape<br />

noire. Suivaient Socrate d’Achaïe et Agias d’Arcadie : ils<br />

endossaient le premier une armure en bronze repoussé, le<br />

second une cuirasse et des jambières en bronze argenté ; tous<br />

deux, une cape bleue. Proxène de Béotie était, quant à lui, en<br />

noir, tout comme Cléarque, mais il portait une cuirasse en lin<br />

décoré de bandes de cuir rouge et arborait une gorgone sur la<br />

poitrine. Ménon de Thessalie fermait la marche. Il<br />

resplendissait dans une armure en bronze rehaussée d’or, des<br />

jambières ourlées d’argent, un casque à cimier blanc sous le<br />

bras gauche, sa longue cape blanche élégamment drapée sur la<br />

croupe de son étalon. Derrière lui défilaient les chefs de<br />

bataillon en rang par quatre, flanqués de part et d’autre de<br />

vingt-cinq gardes du corps.<br />

Lorsque Ménon me croisa, je fixai mon regard sur lui. Il s’en<br />

aperçut et me répondit d’un geste rassurant qui signifiait « tout<br />

se passera bien ». Puis il pivota pour saluer quelqu’un derrière<br />

moi. Je me retournai : Mélissa se tenait non loin de là,<br />

enveloppée dans une cape militaire qui la couvrait jusqu’aux<br />

genoux. Elle agitait la main droite, les larmes aux yeux.<br />

Le temps semblait s’être figé. Il régnait une grande anxiété<br />

dans le campement, à croire que l’avenir de toute l’armée<br />

dépendait de cette mission, ce qui était d’une certaine façon la<br />

vérité. Les hommes chuchotaient, divisés en petits groupes.<br />

Certains montaient sur les collines voisines et regardaient vers<br />

le sud dans l’espoir d’apercevoir un des nôtres. D’autres, en bas,<br />

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