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L'armee%20perdue%20-%20Valerio%20Manfredi.pdf

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angoissant d’impuissance. Peu importait désormais que les<br />

généraux eussent partagé mes pensées. Seuls les dieux, si tant<br />

est qu’ils existent et s’intéressent à nous, auraient pu nous<br />

arracher à l’impasse dans laquelle nous nous trouvions.<br />

Non loin de moi se tenaient deux officiers à cheval. Leur<br />

visage sombre, leurs capes agitées par le vent se détachaient<br />

contre le ciel trouble. Leur discours reflétait mes pensées.<br />

« Cette fois, nous n’avons pas d’issue.<br />

— Tais-toi, ça porte malheur. Mais qui sont ces soldats ? Ni<br />

des Perses, ni des Mèdes, ni des Assyriens.<br />

— Ce sont des Arméniens.<br />

— Comment le sais-tu ?<br />

— Le chef de bataillon l’a dit.<br />

— Nous avons des armes plus efficaces et plus lourdes.<br />

— Mais nous sommes talonnés par les Cardouques, prêts à se<br />

battre jusqu’au dernier homme.<br />

— Nous aussi.<br />

— Oui. Nous aussi. »<br />

Timasion de Dardanos arriva au galop.<br />

« Que faisons-nous, général ? interrogea le premier officier.<br />

— Ce n’est pas aussi terrible que cela le paraît.<br />

— Ah non ?<br />

— Non.<br />

— Qui l’a dit ?<br />

— Le général Cheirisophos.<br />

— Qui a un certain sens de l’humour, tout le monde le sait…<br />

— De surcroît, c’est un Spartiate. Les Spartiates aiment les<br />

situations désespérées. Cela ne me dit rien de bon, déclara le<br />

second officier.<br />

— À moi non plus, affirma le premier.<br />

— Un instant, écoutez, intervint Timasion. Les Cardouques<br />

savent très bien que nous les taillerons en pièces s’ils<br />

descendent de leurs montagnes. Mieux, c’est exactement ce que<br />

nous souhaitons. Ainsi, nous mettrons fin définitivement à leur<br />

interminable persécution. Et puis, ici, la vallée est très large et<br />

ils ne peuvent pas nous bombarder avec leurs pierres. Le vrai<br />

problème, ce sont les autres.<br />

— Et la rivière ? La rivière aussi est un problème.<br />

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