1896-1898 Tome 18 - Ouvrages anciens sur Saint-Omer (Pas-de ...

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Charles-Quint surtout avait le plus grand désir de
pénétrer le mystère. Favorisé par la victoire, ce prince
aspirait à devenir le souverain seigneur de la terre
entière. Egoïste, dur, ambitieux, sans scrupules, il
calculait, même dans les plus infimes détails, la
moindre de ses actions. Jamais on ne le vit céder à
l'empire d'une seule passion ou s'accorder un délassement
ou un plaisir, sans y trouver en même temps
son intérêt. Or, malgré ses succès nombreux, la
France était pour lui un ennemi redoutable. Doué
d'une puissance rare de vitalité, ce Royaume avait
pu sortir plus d'une fois des portes de la mort et
reprendre son rang parmi les plus grands Etats. De
1526 à 1532, par une sage administration, François
Premier faisait refleurir à la fois, les lettres, les sciences
et les arts, le commerce et l'industrie, sans laisser
de réparer ses pertes et de mettre la nation à l'abri
de nouvelles attaques. Que deviendraient les rêves
de Charles, si l'appui de l'Angleterre venait encore
accroître la force et l'audace du Roi de France ? En
Octobre 1532, l'Empereur vient de triompher à Guns
contre les Turcs. Après les avoir forcés à lever le
siège de cette place, il les a contraints à rentrer à
Constantinople, dans la déroute et la honte d'une
défaite. Pour un temps, du moins, il n'a rien à redouter
du Sultan. En Allemagne, par des concessions
opportunes, les Protestants auront tout intérêt à le
ménager. A Rome, Clément VII, encore ému, au
souvenir des deux sièges dont il a tant souffert,
n'oserait pas résister à sa loi. Avant de reprendre les
armes contre la France, le plus sûr était donc de fortifier
les positions de l'Empire en Italie, au Nord