1896-1898 Tome 18 - Ouvrages anciens sur Saint-Omer (Pas-de ...

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faisait des deux royaumes une force redoutable, nonseulement
pour repousser les attaques de l'Empire,
mais pour lui porter de funestes coups. D'ordinaire,
sa politique favorite consistait à faire entendre d'abord
la voix de la menace, en cas de résistance, puis à faire
de belles promesses, si l'on cédait à ses désirs. Il s'en
servait dans les relations étrangères, comme pour le
gouvernement de ses peuples. Si donc François Premier
consentait à prendre la même attitude, le plan
à suivre serait d'accabler le Pape de reproches, puis
de lui faire les offres les plus séduisantes, pourvu
qu'il accordât au Roi de France une entrevue dans
laquelle ce dernier plaiderait chaudement la cause du
divorce. En attendant, la question resterait in.statu
quo, du côté de Rome. Par cette combinaison,
le Saint-Siège et l'Angleterre gagneraient du temps,
et le temps est un si grand facteur dans toutes les
affaires difficiles! Or, celle-ci l'était à un haut degré.
Le Pape attendait vers ce temps Charles-Quint en
Italie et leurs entretiens rouleraient à coup sûr sur
la question du divorce.
Clément VII subissait l'influence de l'Empereur et
sa faiblesse était capable d'inspirer les plus graves
inquiétudes. Après s'être engagé dans l'entrevue de
Bologne, sous l'irrésistible pouvoir de l'Empire, le
Souverain-Pontife oserait-il se rencontrer avec Fran-
çois Premier ? Henri VIII crut avoir trouvé le moyen
d'attirer le Pape en France et de contrebalancer l'action
de Charles-Quint, comme on va le voir
v
ci-après.