1896-1898 Tome 18 - Ouvrages anciens sur Saint-Omer (Pas-de ...

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désirait. A Boulogne, il a été convenu d'envoyer les
deux Cardinaux français pour conclure cette entrevue,
et rompre l'alliance du Pape et de l'Empereur. Le succès
a couronné leurs efforts. Ce ne serait pas le cas
de compromettre de si bons résultats. Rocheford a
reçu un refus catégorique. Il y va de l'honneur du
Roi, la chose la plus précieuse qu'il ait en ce monde.
On a dressé une autre lettre. Elle a déplu à Rocheford.
A force' de raisonnements, il s'est décidé à la
communiquer à son maître. Combien il eût été maladroit
de donner occasion au Saint-Père, si timide et
si faible, de se rejeter du côté de l'Empereur, qui est
encore en Italie. Le seul moyen de vider l'affaire du
divorce est de s'en tenir à l'entrevue du Pape et du
Roy. L'Empereur a désiré un rapprochement avec la
France, et le Pape lui-même avait demandé au Roi
de se rendre à Bologne pour obtenir l'alliance désirée.
Il importe de faire comprendre à Londres la
loyauté du Roi et sa fidélité à tenir les engagements
pris en faveur de ia Cour d'Angleterre.
De son côté, Jean du Bellay écrivait également au
Bailli de Troyes (de La-Fère-en-Tardenois, comme
le Roi de France, et aussi à la date du 20 mars). Parlant
de Rocheford, il dit : « Si est ce que jusques à ce
jour je ne veis onc homme si déraisonnable »...
« [II] a esté le plus fort à ferrer (1) qu'il est possible
»... « Je croy qu'ils ne sçavent [ce] qu'ils veulent
»... (2). Sans attendre la réponse du Roi (3) et
(1)C'est-è-dire, dompter.Plusieurs savants étrangers se
sont trompés sur la significationde ce mot. Ils ont cru que
ferrer voulait dire réfuter.
(2) Rochefordétait parti le 13mars de Londres.
(3)Le Roi de France.