1896-1898 Tome 18 - Ouvrages anciens sur Saint-Omer (Pas-de ...

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comme à Naples, et d'amener le Pape à consacrer,
par son autorité, la ligue des Etats de la Péninsule,
dont lui, Charles-Quint, serait naturellement le chef.
C'était en effet pour lui la grande préoccupation de
l'heure présente. Mais avant d'aller exposer au Saint-
Père ses plans et moyens, son intérêt était de se rendre
un compte exact de la situation créée par le rapprochement
des deux Rois de France et d'Angleterre. Dans
ce but, il prescrivit à ses Ambassadeurs de l'informer
des moindres détails de cette intimité croissante et
l'on voit par la correspondance de Chapuis, en particulier,
comment il fut servi avec autant d'intelligence
que de dévouement.
Ce grand diplomate, né à Annecy, mérite bien une
mention spéciale. Esprit fin et délicat, jurisconsulte
érudit, narrateur fidèle, habile négociateur, il montre
dans sa correspondance les qualités les plus propres à
satisfaire son maître. Autant ce dernier excellait dans
l'art de s'entourer d'ombre et de mystère, autant il
exigeait de ses agents l'abondance et l'exactitude
dans leurs dépêches. Que l'on jette un coup d'oeil
sur les mémoires de Chapuis, on le jugera sans peine
à sa valeur. Ses lettres sont pleines de faits. Or si,
par suite de renseignements, dont l'inexactitude, par
rapport à un point ou à un autre, n'a pu être vérifiée
sur l'heure, sa correspondance contient une erreur,
presque toujours, dans la missive suivante, les
parties fausses sont corrigées avec soin. Ce point
est assez démontré pour qu'il ne soit pas nécessaire
de le confirmer par de nombreux exemples (i).
(1)On verra dans la notice de Lord Darcy, (documents,
p. ce) comment Chapuis s'était ménagé des intelligences,