1896-1898 Tome 18 - Ouvrages anciens sur Saint-Omer (Pas-de ...

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La bonne chère était à la hauteur du service et ce
n'était pas seulement à la table de chaque roi que
régnaient l'abondance et la délicatesse. Les Seigneurs
français s'étaient fait un honneur de recevoir chez
eux les Gentilshommes anglais, et, à plusieurs reprises,
le narrateur anonyme du « Triomphe de
Calais et Boulogne » renonce à décrire le luxe et la
cordialité de cette réception. Toutefois, il signale des
parties de plaisir organisées par la noblesse de
France, des collations fines, où coulait un vin généreux,
destiné à arroser des mets recherchés, des concerts
pleins d'harmonie, en un mot, la bonne grâce
et l'amabilité de l'accueil. Ce même jour, après dîner,
Henry VIII voulut jouer à la paume, ou jeu de tennis,
avec les enfants de France et d'autres Seigneurs.
Il y excellait lui même et y déployait autant de sou-
plesse que d'habileté, comme Giustiniani, agent
diplomatique de Venise, l'avait depuis longtemps
constaté, dans une dépêche envoyée de Londres, en
1520, à La Seigneurie. A Boulogne, le prince ne
parut pas favorisé par la chance, si l'on consulte le
compte de sa maison, où figure une somme de quarante-six
livres sterling, treize shillings, et quatre
pence, perdus au tennis, contre le Cardinal de Lortaine
et Monsieur de Guise. Sa bonne humeur n'en
avait pas probablement souffert, car on trouve encore
d'autres pertes au jeu, comme celle de cent soixantesix
livres, treize shillings et quatre pence, gagnées
par le même cardinal, le Duc de Norfolk et le Duc de
Suffolk. Avec Anne Boleyn, à Calais, les enjeux