1896-1898 Tome 18 - Ouvrages anciens sur Saint-Omer (Pas-de ...

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sur ce visage flegmatique, ni un éclair de passion, ni
même une lueur d'enthousiasme ou de générosité.
Les malheurs de sa tante ne réussirent pas un seul
moment à émouvoir son coeur. Insensible aux ruines
causées dans Rome par deux sièges, il récom-
pensa les auteurs des profanations les plus sacrilèges.
Peu lui importaient les chefs-d'oeuvre de Raphaël et
de Michel-Ange ! A 15 ans, il gouverne, sans premier
ministre ; et plus d'une d'une fois, il lui arrive
de se lever la nuit pour expédier des réponses à ses
agents. N'ayant connu aucun des jeux de l'enfance,
il n'eut pas à réprimer la frivolité ordinaire au jeune
âge et les exercices du corps n'eurent pour lui aucun
attrait.. Aussi, Maximilien, apprenant qu'il avait
chassé à courre, répond à la princesse Marguerite:
« Nous fûmes bien jouyeulx que nostre filz Charles
prenne tant de plaisir à la chasse ; aultrement
pourra pensé qui
on
fust bastard » (1).
Comme tous les princes, il fut bon cavalier, par
raison ou nécessité, non par goût ou caprice. Une
fois, dans sa vie, il dépassa les bornes de la sagesse, en
dansant au point d'en être malade, à l'occasion du
mariage de sa soeur. De lui on ne cite pas un bon
mot, un oubli, une inconvenance ; il ne sent rien ;
c'est un glaçon. Sans doute, il ne se souciait du sentiment
de personne et ne songeait qu'à lui seul ou à
ses intérêts. Aussi, fut-il cupide, avare, exigeant et
même sordide. En un mot, aucune des plus nobles
passions ne se montra jamais associée aux principaux
faits de son règne. La précision et la ponctua-
(1)Cf.Litt. Max.et Marg. II, p. 241.