1896-1898 Tome 18 - Ouvrages anciens sur Saint-Omer (Pas-de ...

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de dissimulation ! Quoi ! c'est à l'heure où, par son
ordre et selon ses instructions (i), Bonner va porter,
dans les formes canoniques, au mépris du droit
divin et du droit des gens, l'appel au Concile général,
que ce maître fourbe va faire adresser, par l'intermédiaire
de son ambassadeur, un pareil reproche à
l'allié qu'il trompe et qu'il outrage. Il faut avouer
que François Premier devait avoir bien besoin de
cette alliance, pour ne pas la rompre sur-le-champ. La
lettre du Bailli à Montmorency (i) est des plus carac-
téristiques. Elle contient entre autres une appréciation
d'Anne Boleyn bien différente de celle que
Jean du Bellay avait envoyée d'Ampthill, le 21 juillet
1532. Bien des gens, dit-il, seraient « marris
», si la sentence du Pape avait été rendue contre
celle « qui souloit estre Reine; car on n'aime guère
celle-ci, ni les siens »; on en était alors bien loin de la
joie avec laquelle l'évêque de Bayonne fait part à son
maître des gracieusetés de la favorite et de ses présents
: « Robbe de chasse, lévrier, trompe et chapeau
!(2) » Le Bailli de Troyes trouva l'occasion, à la
suite de son entretien du 7 novembre, avec le Roi,
de dire au duc de Norfolk et aux principaux ministres
plusieurs vérités importantes : « Je leur ay pareillement
dit que, s'ils conseillent bien le roy leur
(1)Sans doute, Bonner devait attendre une autre rédaction
de l'appel, avant de l'intimer; maisGardinerétait autorisé,s'il
lejugeait à propos, à se servir delà formuleenvoyée
à Bonner,dès le mois d'août, dans le cas où il y aurait
urgence. Commel'entrevue touchaità sa fin,Gardinerdonna
l'ordre a Bonnerde faire son intimation,sans plus attendre,
ce même jour, 7 novembre, la nouvelleformule apportée,
peu après, par le courrier Francis.
(l)Cf.Document,n° 112,p.cccLxvni;Camuzat,t. II, f.216.
(2)Document,n' 4, p. ix.