1896-1898 Tome 18 - Ouvrages anciens sur Saint-Omer (Pas-de ...

GGXLVIII
« Estant seul et, auprès d'une fenestre,
Pour un matin, comme le jour poignoist,
Je regarday Aurore, à main senestre,
Qui à Phoebus le chemin enseignoit,
Et d'autre part, m'amie qui peignoit
Son chef doré, et vis ses luisans yeux,
Dont ung getta un traict si gracieux
Que à haute voix je fus contrainct de dire :
Dieux immortels, rentrez dedans vos cieulx;
Car la beauté de ceste vous empire ».
Comme on le voit, le Roi de France ne cultivait
pas trop mal la muse. Il faisait mieux encore ; il
l'encourageait chez les autres, sans ressentir l'aiguillon
de la jalousie. N'est-ce pas le propre des grands
coeurs ? Les savants recevaient de lui le meilleur
accueil, et lui faisaient part, même pendant les repas,
du fruit de leurs études. Astronomie, médecine,
langues étrangères, manuscrits, beaux-arts, peinture,
etc., etc., furent en grand renom pendant toute
la durée de son règne. Libéral, généreux, clément,
François Premier consacra des ressources énormes
à l'acquisition des livres les plus rares et des écrits
les plus précieux. C'est le premier fonds de la Bibliothèque
Nationale, dont la création est due à son
initiative éclairée. En même temps, le trésor de
France s'enrichissait de riches pierreries, et les résidences
royales des chefs-d'oeuvre peints par les
grands maîtres ou des tentures tissées en or et en
soie par d'habiles artistes. Paris et les plus beaux
sites des domaines royaux virent s'élever des palais
somptueux : Le Louvre, Saint-Germain-en-Laye,
Fontainebleau, Madrid, dont il ne reste plus,
dit-on, que les caves, Villers-Cotterets, Folem