1896-1898 Tome 18 - Ouvrages anciens sur Saint-Omer (Pas-de ...

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ment,
Rome
puisqu'il attendait de l'autorité suprême de
un jugement favorable dans sa cause et il
ne la reniait que parce que la sentence était portée
contre lui. Le Parlement, si l'on exceptait plusieurs
fanatiques, secrètement attachés à la réforme
luthérienne, se serait volontiers prêté au retrait des
lois, votées malgré le sentiment de la majorité. Anne
Boleyn, sans doute, paierait la peine de son ambition.
Même sur ce point, le Roi d'Angleterre n'était pas
si ferme. Si François Premier l'avait trahi, comme il
le déclara à ses plus intimes familiers(i), en promettant
d'aider le Saint-Siège à triompher, par les armes,
de sa désobéissance, il aurait repris sa femme, [gardé
Anne Boleyn pour « s'amye » comme on l'a dit plus
haut, et fait alliance avec l'Empire,
ruiner la France.
pour accabler et
Au départ du Pape de Marseille, n novembre
1533, la rupture ne fut donc pas encore consommée.
Avec un dévouement et une activité sans bornes, et
une entente consommée des affaires d'Angleterre,
Jean du Bellay multiplia ses efforts pour amener la
Cour à l'acte de soumission exigé par le Pape comme
condition sine qua non de l'absolution des censures.
Henry VIII parut ébranlé, hésitant, moins déterminé
à rompre ; et sans jamais s'engager toutefois à se sou-
mettre, il promit d'envoyer des procureurs pour
traiter à Rome, en son nom, avec le Pape, afin d'arriver
à un accommodement. Etait-ce une nouvelle
fourberie ? Avait-il réellement hésité ou seulement
cherché à gagner encore du temps pour préparer les
(1)Cf. document, n*114,p. CCCLXXXIV
: Mémoire de Du
Bellay.