1896-1898 Tome 18 - Ouvrages anciens sur Saint-Omer (Pas-de ...

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battu et rançonné sans merci ?Tels étaient les calculs
de Charles-Quint, dans les loisirs de son long voyage
de Vienne à Bologne.
Cependant, si le Roi de France lui paraissait peu
redoutable, n'oubliait-il pas, plus que de raison, comment
ce royaume avait plusieurs fois déjà survécu aux
plus dures catastrophes. Sous Charles VII, une simple
filledes champs, la glorieuse Jeanne d'Arc, avait en peu
de jours relevé sa patrie foulée aux pieds de l'Anglais
et presque réduite à une petite province ? Quel spectacle
! A la voix d'une femme, en un clin d'ceil, tous
les hommes valides sont debout, sur le champ d'honneur
et marchant de victoires en victoires, une poi-
' gnée de héros refoule, dans son île, un conquérant
trop longtemps maître du sol. Charles-Quint se
trompait donc sur la vitalité de la France ; il se trompait
surtout sur le caractère de ses habitants. Un jour,
le grand Empereur devait ensevelir dans le cloître ses
espérances déçues. Plus tard, l'Autriche à son tour
n'expiera-t-elle pas cruellement, comme l'Espagne,
après le xvie siècle, ses luttes contre la Fille aînée de
l'Eglise ? Les Français, d'ordinaire oublieux et légers,
ne perdent pas toujours la mémoire des injures et
de la cruauté. Aussi, leur politique, en ce point
constante, a-t-elle fini, après diverses alternatives, par
triompher de leurs plus puissants rivaux ? L'Eglise
et l'Europe n'ont rien gagné à l'abaissement du Saint-
Empire. Mais la France pouvait-elle ne pas infliger
à son plus redoutable adversaire un châtiment
bien mérité et s'abstenir de prendre sur lui une
revanche complète ?Non, l'honneur de ce succèscontre
l'Autriche ne revient pas seulement à Bismark, ou à