1896-1898 Tome 18 - Ouvrages anciens sur Saint-Omer (Pas-de ...

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en l'épousant, avait d'abord vu avec bonheur son
assiduité au travail; il se déchargea sur elle d'une
partie de l'administration du royaume. Mais il aurait
aussi désiré l'associer parfois à ses plaisirs. Par une
opposition néfaste, s'il aimait à s'y livrer avec passion,
Catherine ne put jamais se résoudre à y prendre
la moindre part. Dans les affaires, l'esprit étroit
de cette princesse ne lui permettait pas de voir d'assez
haut les questions soumises à son examen. Aussi,
ses jugements manquaient-ils souvent de rectitude,
de délicatesse, ou au moins, de tact, et malgré un long
séjour à la cour, les manières et les moeurs de l'Angleterre
lui restèrent trop peu connues. Sans doute,
pour essayer de corriger ces défauts, son père, politique
consommé, et le P. Fernandez, son confesseur,
ne cessèrent de la conseiller. Mais ils ne comprenaient
pas assez bien le caractère du Roi. Catherine
aurait du s'efforcer de conquérir et de garder son
amour par la flatterie. Au lieu de chercher à lui
plaire, elle se montra raide et intransigeante, et, loin
de le guider avec une main de fer gantée de velours,
elle lui fit trop sentir le contact et la pression de
l'acier. Cependant, dans les premières années,
Henry VIII ne parut pas avoir beaucoup à se plaindre
de son sort. Pendant qu'il chassait avec fureur,
Catherine s'occupait du gouvernement, et s'il commettait
des infidélités conjugales, il ne paraît pas que
la Reine les lui reprochât avec amertume.
Cette période de calme ne dura pas assez longtemps
; et voici comment. Henry VIII s'était couvert
de gloire, à la journée de Guinegatte (i), ou des
(1) Aujourd'hui,Enguinegatte,entre Saint-Omeret Eau-