1896-1898 Tome 18 - Ouvrages anciens sur Saint-Omer (Pas-de ...

CCCCIII
amy, et entreprendre de faire tout ce qui s'y peut
imaginer et penser, et n'en rapporter ny gré ny
grâce, mais, au contraire, toute deffianceet soubçon,
jusques à n'en vouloir dire clairement sa fantaisie.
Là luy dira ledict de Paris, comme de luy mesme,
que pour l'honneur de Dieu, s'il veut conserver
l'amitié du plus puissant Roy et meilleur amy de la
Chrestienté, qu'il n'use pas, d'icy en avant, de ces
estrangetez et soubçon envers luy, et. vienne moins
encore estre mesconnoissant de son amitié, et des
effects d'icelle, car estant Prince de coeur, comme il
est, il n'est rien qui tantl'outrast, etlecontraignistà
se desperer que, là oii il aura liberallement et franchement
faict plaisir à son amy et oublié ses propres
commoditez, pour servir à celles d'autruy, on ne
daignast non seulement luy en sçavoir nul gré,
mais encore s'en mal contenter et se plaindre. Et
déduira là dessus, sur la nature et la volonté dudict
Seigneur, les choses concernant le propos, ainsy
que il verra estre à desduire. Et ne faudra de luy
ramentevoir là dessus, comme de luy mesme, les
soubçons, qu'en cas pareil il a euz cy devant, des
négociations faictes par ledict Seigneur avec le
Roy d'Escosse. Lesquelles encore qu'il fist pour une
seulle fin, ainsi qu'il appert, c'est à sçavoir, le divertir
de l'alliance de l'Empereur, et garder que par ce
moyen il ne fist entreprise qui peust estre domma-
geable et enuieuse audict Roy d'Angleterre,
comme du seul endroit dont plus luy peut venir de
fascherie, neantmoins il n'a jamais cessé de se plaindre,
et de jour en jour prendre nouvels soubçons