1896-1898 Tome 18 - Ouvrages anciens sur Saint-Omer (Pas-de ...

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fut de les faire rentrer tous en Angleterre, de peur
d'encourir, s'ils restaient, la colère terrible du maître.
Jean Du Bellay s'opposa de toutes ses forces à un
départ en masse. C'était, du même coup, rompre
tout projet d'accommodement et, pour ébranler
l'obstination du Duc, il protesta si énergiquement,
au nom du Roi, qu'à la, fin ils tombèrent d'accord et
firent le compromis suivant : Les délégués resteraient
à Lyon, en attendant les instructions de Londres.
Seul,' le Vicomte de Rocheford, excellent cavalier,
partirait en poste, comme il avait déjà fait maintes
fois, à franc-étrier, pour savoir comment Henri VIII
déciderait de se conduire, après la tournure nouvelle
que prenait l'état de son affaire. D'autre part,
Sir Francis Bryan se rendrait en Languedoc pour
avertir François Premier des fulminations lancées par
Clément VIL En restant à Lyon, les autres délégués
seraient à couvert par la protestation faite, au nom
du Roi, contre leur départ. Le Roi d'Angleterre ne
pourrait leur reprocher d'avoir hésité, avant de prendre
une résolution dont son allié aurait pu prendre offense
et qu'il aurait même considérée comme un outrage.
Sans doute, ils seraient rappelés en Angleterre et
ne paraîtraient pas à Marseille, comme François
Premier l'avait vivement désiré. Après l'excommunication,
ils n'y pouvaient venir que pour demander
pardon, et jamais pareillefaute ne leur serait pardonnée,
s'ils avaient l'audace de la commettre. Il y allait de
leur vie. Aussi du Bellay ne songeait-il pas à leur
•faireune pareille proposition.
Les choses étant ainsi convenues, Rocheford partit
pour Londres et Bryan pour Montpellier.