1896-1898 Tome 18 - Ouvrages anciens sur Saint-Omer (Pas-de ...

CCCC
nouveau pouvoir d'Angleterre que ledict de Vincestre
disoit avoir envoyé quérir et poursuivre; mais
quand tout fut bien longuement attendu, à la
grande foulle (i) dudict Seigneur et de toute sa suite,
il ne vint ny pouvoir, ny vouloir, ny chose dont
ledict Seigneur se peust aucunement ayder pour
l'exécution de sa bonne volonté ; tellement qu'il est
peu de princes ny personnes de beaucoup moindre
estât qui ne se fussent à la longue lassez de voir
faire si peu d'estime de tant de labeurs pris, et continuellement
employez en une seulle affaire. Toutesfois,
pour cella ne voulut ledict Seigneur diminuer
ny tant soit peu rabattre de l'affection qu'il avoit
en la matière, ne voulant souffrir que, pour faute de
bons ministres, et peu directement conduisans, ainsy
que de longtemps il est apparu, l'affaire de leur
maistre, son amy, vint pour cella en rompture, et va
plus gaillardement que jamais poursuivre sa pratique,
et Ta amenée jusques au poinct que pourra dire,
parle menu, ledict de Paris, et desjà en estoit jusques
là, qu'un soir, il se devoit trouver avec Nostre
Sainct Père le Pape, pour en prendre une bonne et
certaine resolution, quand il trouva, à l'abord qu'il
fit à Sa Saincteté, que les agens de sondict bon
frère venoient de luy signifier leurs appellations, et
luy intimer le concile; chose qui (a) mist Sa Saincteté,
et non sans cause, en tel desespoir et dépit qu'il
n'est possible de plus. Et est bien à penser combien
le Roy de sa part s'en trouva ennuyé et fasché
quand il veit qu'autant qu'il pouvoit faire en huict
(1)Piétinement, oppression,violence,mal.
(2)Le mss. porte : nuist à.