1896-1898 Tome 18 - Ouvrages anciens sur Saint-Omer (Pas-de ...

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faict faire, en chose si raisonnable, ceque son amy
demandoyt (c'estoyt la déclaration du divorce), et
que luy, ayant eu telle occasion de luy satisfaire, en
chose si importante ne luy eust voulu faillir. Car,
quant à estre la chose raisonnable ou non, il n'en
estoyt le juge pour condamner le Pape ou [T]absouldre.
Et quand bien il le seroyt, il ne vouldroyt user
de puissance ne jurisdiction envers celluy qui, par
amytié et se fyant de luy, s'estoyt venu mettre entre
ses mains. Car (i) de violer ce droict d'hospitalité,
droict, de nature, divin et des gens, il ne le vouldroyt
faire, non à ung Pape quy est tenu pour père commun
de la chrestienté et envers quy en riens ne Ta
offencé ; mais à ung infidèle, à ung tyrant et son
ennemy ne le vouldroyt seulement le faire, sans en
récepvoir grant guerdon, mais ne vouldroyt commuer
ceste desloyaulté avec le bien universel de
tout le monde, et si n'estoyt qu'il supportoyt en
cela la passion extrême, esmeue par advanture de
quelque raison et des injures qu'il pretendoyt avoir
receues du Pape, comme, à dire la vérité, il en avoyt
receu aulcunes, mais quoy que ceste passion extrême
qu'il veoyt parler par sa bouche, et non par son
naturel jugement et raison.
Je ne sçay, dit le Roy, que, une aultre foix, je
debvroys penser de vous, car quifault d'honneur et
promesse envers Tung peult bien puys après faillir
envers Taultre.
Laissast donc le Roy d'Angleterre de refreschif
Cespropoz et ne usast de reproches envers le Roy
qui à luy mesmes ne seroyent guèrez honnestes et
(1)Fol. 59, verso.