1896-1898 Tome 18 - Ouvrages anciens sur Saint-Omer (Pas-de ...

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vous voiéz, un retranchement assez difficile à forcer.
Pont de Remy cependant, sans avoir égard aux
difficultés qui pouvoient survenir, ne laissa pas de
former le dessein de s'en rendre le maistre. Il se mit
donc, pour cet effect, à la teste de trois cent hommes
d'armes, de douze cent hommes de pied et de deux
fortes couleuvrines et conduisit sa troupe à rjetit
bruit jusques à Fauquemberg, d'où il introduisit
d'abord à Térouanne beaucoup de munitions et se
retira en suitte. Il donna ordre à sa gendarmerie de
faire repaistre la nuit leurs chevaux ; après quoy il
partit sans tambour ni trompette et arriva avant le
jour au Neuf Fossé ; il en força le passage, s'en rendit
le maistre et y fit un butin considérable ; il alla en
suitte auprès d'Arqués, à une demie lieu de Saint-
Omer et eut, à la rencontre, la garnison de cette place,
qui venoit pour secourir le Val. Cette rencontre
facilita l'occasion d'un petit combat, où il se passa
une avanture assez plaisante. Le jeune d'Estrée (i)
qui accompagna dans cette expédition Pont de
(1)MichelMontaigne(Essais de
lemême fait :«Quelquesfois,il sembleà
Montaignech.33)raconte
fortunese
pomctnomméquela
joueà nous. Le Seigneur d'Estrée, lorsguidonde
M. Vendosmeet le Seigneur de Licques, lieutenant de la
compagniedu duc d'Ascot, estant tous deux serviteurs de
la soeur du Seigneur de Foucquesolles, quoyque de divers
partis (commeil advient aux voisins de la frontière)lesieur
de Licquesl'emporta : mais le mesme jour des nopces et
qui pis est, avant le coucher,le marié, ayant enviede
un bois en faveur de sa nouvelle
rompre
épouse, sortit à l'escarmoucheprez
de Saint-Oincr,où le sieur d'Estrée. se trouvant
le plus fort, le feit son prisonnier,et pour faire valoir
son adventage.encores fallut-il que la demoiselle lui feist
Conjugisante coacta novidimittere colum
, Quam veniensund atque altéra rursus hyems,
Noctibusinlongis avidumsaturasset amorem.
elle mesme requeste par courtoisiede lui rendre son prisonnier,commeil
feit, la noblesse française ne refusant
jamais rien aux dames. »