1896-1898 Tome 18 - Ouvrages anciens sur Saint-Omer (Pas-de ...

XXII
visite à Chapuis. Ce dernier s'empressa de lui donner
des nouvelles venues du camp des Turcs par des
prisonniers, sous promesse d'en faire part au duc
de Norfolk. Force lui fut de tenir parole, mais il s'en
vengea, en parlant de la prise de Neustadt et de la
défaite de 10,000lansquenets. Ces fausses nouvelles,
répandues dans le but de ne pas laisser rompre
l'entrevue, ne tournent pas à l'honneur d'un homme
capable de les inventer. Norfolk ne put s'empêcher
d'en convenir, le jour où il vint apprendre la nouvelle
de la levée du siège de Guns et de la déroute
des Turcs. L'Empereur, ajouta le duc, aurait dû être
informé officiellement, par ses ambassadeurs, de
l'entrevue et de son objet, pour écarter la crainte
d'un projet d'envahissement des Flandres. Chapuis
répondit qu'aucun des deux Rois n'en avait le
moindre droit. A quoi Norfolk répondit : Si l'on
joue à « laisser faire François », on verra bientôt le
contraire. En somme, sa conversation semblait peu
favorable à la France. Mais pour masquer cette
froideur, il s'empressa de faire parade de l'union
des puissants alliés. Une simple observation jeta un
un peu de froid sur l'enthousiasme du noble Duc.
L'Empereur ne pouvait objecter à une amitié dont
le but serait l'union de la chrétienté. Mais n'y avaitil
pas un danger, là où se montrait si exalté dans des
démonstrations aussi bruyantes? Norfolk promit
d'en parler à l'ambassadeur de France et celui-ci
parut un peu plus modeste.
Il n'y a pas d'apparence à un projet de mariage
entre le duc d'Orléans et la Princesse, et le Roi ne
lui en a même pas parlé.