1896-1898 Tome 18 - Ouvrages anciens sur Saint-Omer (Pas-de ...

I8I
du Roi, le mariage et le couronnement étaient, sans
conteste, des attaques contre la personne du Souverain-
Pontife et de très coupables empiétements contre les
droits de l'Eglise. Dans son bon sens et sa franchise,
François Premier ne pouvait blâmer le Saint-Pèré.
Il se contenta de regretter l'excommunication,
tant elle allait rendre ses négociations plus difficiles
!
Heureusement pour lui, à force de bien étudier le
document pontifical, toute lueur d'espoir ne parut
pas éteinte. L'excommunication n'était pas prononcée
d'une manière définitive et le jugement sur la validité
du premier mariage n'était pas porté dans cet acte. Clément
VII, il est vrai, avait bien conclu, dans ce sens,
en plein consistoire. Peut-être, à Marseille, pourrait-on
obtenir un ordre de droit qui remettrait la question
dans le statu quoantè ?
Le mémoire de Jean du Bellay (i) assigne, parmi
les raisons mises en avant par le Pape, pour excuser
sa sentence, des insultes fort graves, dont le Sacré
Collège avait été l'objet. Henry VIII avait fait parader
dans les rues de Londres des masques habillés en
Cardinaux et portant en croupe des filles publiques
ou des débauchés. Au fond, le Saint-Père, dont l'autorité
était attaquée par des empiétements nombreux
contre ses droits, n'était pas bien fâché d'y répondre
par un acte de vigueur, avant de venir en France. Il ne
serait pas, aux yeux des Cardinaux et de la Chrétienté,
le seul à avoir des griefs contre son adversaire et ne
se montrerai', pas, sous le coup d'une humiliation
publique, sans une riposte préalable. D'ailleurs,
(1)Cf. Appendice, document 114,p. CCCLXXVIII.