1896-1898 Tome 18 - Ouvrages anciens sur Saint-Omer (Pas-de ...

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très exceptionnel, deux heures ne suffisent pas pour
se rendre de Boulogne à Calais, et jamais escorte ne
se lance à franc étrier, sauf'sur un champ de bataille,
et encore les charges au galop ne durent pas longtemps
! En fin de compte, le voyage s'accomplit, et
aux approches de Calais, Henry Fitz Roy, fils bâtard
du Roy d'Angleterre et d'Elisabeth Blount, suivi des
Evêques et des Seigneurs dispensés par le Roi de
l'accompagner à Boulogne, vint haranguer François
Premier, à trois ou quatre kilomètres de la ville. Les
Souverains furent accueillis par de joyeuses fanfares
et des chants d'allégresse. Les forts tirèrent une
salve de trois mille coups, parmi lesquels il y avait
de nombreuses décharges d'arquebuse ; mais les
grosses pièces étaient d'un calibre inférieur à celles
de Boulogne. En entrant dans l'enceinte, on put voir
rangés en deux lignes, d'un côté la livrée, de l'autre
la garde du Roi d'Angleterre. Les serviteurs portaient
un vêtement de couleur fauve, et comme il avait été
réglé, le nom de l'office marqué sur la manche, et
des bonnets rouges de Milan. Les hommes d'armes
avaient des habits aux couleurs bleue et rouge et
tenaient à la main une hallebarde. Dans l'espace resté
libre entre ces deux haies, Henry VIII s'avança avecson
hôte et le conduisit jusqu'à son logis, préparé à la
maison des marchands, ou bourse, connue des Anglais
comme « The Staple », et encore appelée de nos jours
« l'Hôtel de Guise ». Ce bâtiment a subi depuis lors
de profondes modifications. Au xvie siècle, c'était
une maison carrée, avec une cour centrale.
Ce jour-là, Henry VIII portait une robe de drap
d'or frisé à grandes déchiquetures, ornée de diamants