1896-1898 Tome 18 - Ouvrages anciens sur Saint-Omer (Pas-de ...

CCLXV
Nostredict Sainct Père, et luy dit que vrayement, comme
il luy avoit tousjours dit, il ne povoit nyer que ce
ne fust ung grant et honnorable party pour sa niepce,
mais qu'il ne failloit point que Sa Saincteté advisast
de faire ledict mariage, que premièrement elle ne
fust asseurée du Roy de quatre choses. C'est assavoir :
la première qu'il ne fust rien innové en Italie, et
que ladicte Italie demorast en paix. La seconde que
ledit sieur Roy consentist au Concile. La tierce que
les traictez de Madrid et de Cambray fussent reconfirmez,
demourans fermes et estables.Et la quarte et
dernière que le faict du Roy d'Angleterre demourast
en l'estât en quoy il est, sans procéder plus avant,
disant à Sadicte Saincteté qu'il ne failloit point prendre
à demy le conseil de ses amys et que, quant
ledict Empereur conseilla ledict mariage à nostredict
Sainct Père, il luy dist que ce fust avec lesdictes
conditions. Toutesfoys, à ce qu'on a peu sentir de
Nostredit Sainct Père, Sadicte Saincteté ne luy en
oyt jamais parler que à ceste foys.
La responce faicte audict Empereur par Nostredict
Sainct Père sur les propos dessusdicts a esté très
saige et très prudente. C'est assavoir qu'il trouvoit
bien fort estrange que maintenant que ledict Empereur
voit que le Roy va bon chemin, au faict de ce
mariage, et que icelluy Empereur mesmes fut cause
que Sa Saincteté demandast à mesdicts sieurs les cardinaulx
de Tournon et de Gramont faire venir ledict
povoir, lequel estoit venu, de sorte qu'il n'y avoit
plus d'excuse, vint à conseiller de mettre les conditions
dessusdictes, lesquelles n'ont rien commun
avec ung mariage, et que l'honneur que luy faisoit le