1896-1898 Tome 18 - Ouvrages anciens sur Saint-Omer (Pas-de ...

transmis. De Venise, le 25 septembre, Rodrigo Nirîo
se montre plus clairvoyant ou mieux renseigné ; et
au moment où l'on s'efforce, avec tant de peine, de
tromper l'Europe sur le vrai motif de la rencontre, il
s'exprime ainsi : D'après les Français, il s'agit du bien
de la chrétienté. Dans la pensée du plus grand nombre,
il sera question du divorce et d'un nouveau
mariage. — Sans doute, dans le reste de la dépêche,
ses informations sont fausses ; mais il faut avouer
que la première partie était non-seulement très exacte,
mais encore bien devinée. Plus on avance vers la
fin de ce mois, et plus les correspondances deviennent
précises.
Le 27 septembre, Mai mande de Rome que le
Pape est bien informé de tout : Il sera question,
d'après le Saint-Père, d'un mariage entre Henry Vffi
et une fille de France, dans le but d'imposer le divorce;
mais Rome rendra justice à la Reine Catherine.
Le Pape se trompait-il beaucoup ? François Premier
n'aurait-il pas consenti à ce mariage déjà conseillé par
Wolsey et cause de sa disgrâce ? En tout cas, Clément
VII avait bien soupçonné que la conférence
aurait pour but de pousser l'affaire du divorce.
Le 14 octobre, Chapuis voit de mieux en mieux
le but de l'entrevue. D'après lui, le Roi emmène une
légion de docteurs et de moines, tous en faveur du .
divorce. Parmi eux, se trouvent trois cordeliers
venus de'Bretagne et même plusieurs Juifs de Venise.
Il y aura donc une conférence et si les Cardinaux
prennent une décision, le Roi d'Angleterre pourra
être entraîné, en suite de leur jugement, à faire
une folie. Peut-être, François Premier se propose-t-il