1896-1898 Tome 18 - Ouvrages anciens sur Saint-Omer (Pas-de ...

CCCXXXVII
d'AUemaigne comme vous faictes ceste entreveue
avec Nostre Sainct Père, de paour que lesdicts ne
entrassent en suspition que vous et le Roy, vostre
bon frère, vous issiez, avec Nostredict Sainct Père,
faire et contracter chose qui leur tornast à préjudice,
dont, par ladicte suspition, pourrait diminuer
la bonne affection qu'ilz vous portent et se mettre
d'autre party.
Sire, le Roy, vostredict bon frère, m'a dict qu'il
a entendu de par son Ambassadeur qu'il a par devers
vous, comme avez heu doubte que le statu[t] qu'il a
faict en son Royaulme, par lequel est dict que les
appellations touchant les mariages ne rassortiront
devant le Pape, ne feust cause de retarder ladicte
entreveue et pour la randre plus difficile. A quoy, il
m'a dit qu'il luy estoit force de se faire et que le
Pape l'en avoit contrainct par les censures, à quoy
injustement il a besongné contre luy, dont a esté
contrainct, avant que pys luy ayt faict, de remédier
à la mauvayse voulenté qu'il voyoyt que Nostredict
Sainct-Père luy portait. Car il ne s'est point monstre
juge ny partie, mais entièrement ennemy, comme
plus amplement il m'a dict qu'il vous fera entendre
par Monsieur de Norfor. Il m'a donné ung
double des agravances qu'il dist luy avoir esté
faictes ; lequel double, sire, je vous envoyé.
Sire, TArcevesque de Canturbery besongné sur le
grand affaire du Roy, vostredict bon frère, pour
juger sy l'autre Royne estoit sa femme ou non. Et
croy que, dans trois jours, la sentence en sera
donnée. Je Tay supplié à mon povoyr qu'il luy
pleust voulloir faire dilayer le jugement au moins
22