1896-1898 Tome 18 - Ouvrages anciens sur Saint-Omer (Pas-de ...

CCCII
apportiz de sa part, concernans les villes que sçavez,
fist semblant de trouver bon ce que l'Empereur
disoit, et qu'il nous en parlerait, ce qu'il fist hyer. Et
desireroit merveilleusement Sa Saincteté qu'il vous
pleust nous envoyer ung povoir, à nous deux seullement,
pour povoir fairre le contract et articles
dudict mariage, lequel il vouldroit monstrer à l'Empereur
pour deux effectz : Tung, pour luy donner à
entendre qu'il n'y a pas d'articles passez de longue
main; l'autre, pour monstrer à l'Empereur que nous
sommes prestz de besongner, quand l'on vouldra. Et
par ce moyen, il luy semble qu'il fera du tout taire
ledict Empereur, quant à cest effect là.
Sire, nous croyons qu'il n'y anuldangier, s'il vous
plaist nous envoyer ce povoir, tant pour les raisons
dessusdictes que pour la seureté qu'il vous a pieu
et sera tousjours, s'il vous plaist, d'avoir en nous,
qui ne nous avancerons en rien, quelque povoir que
nous ayons, sans vous en avoir adverty, et sans
entendre ce qu'il vous plaira nous en commander.
Et se vous trouvez bon que nous rentrions aux articles
contenuz au traicté de mariage que Monsieur le
Légat a dressé, dont nous avons icy le double, où il
n'y a rien qui ne se puisse monstrer (car les secretz
ont esté el seront tousjours à part) et les bailler
comme nouveaulx, nous le ferons. Et est nostre
advis, que l'Empereur n'a mis ces articles en avant,
que pour veoir se par iceulx nous demanderons ou
la duché de Milan ou autre chose en Italie. Sur quoy,
Sire, vostre plaisir sera y penser pour nous fairre
entendre voz commandemens, qui seront ensuyz en
tout et par tout, et sommes tousjours en opinion que,