1896-1898 Tome 18 - Ouvrages anciens sur Saint-Omer (Pas-de ...

78
d'Angleterre. Ces assurances, si elles furent données,
étaient les seules qui pussent être sincères. François
Premier regardait l'alliance des deux Royaumes
comme d'une nécessité absolue pour résister, au
besoin, contre l'Empire. Sans doute, ses idées, comme
celles de beaucoup d'autres, à cette époque, au point
de vue des devoirs du mariage, n'étaient pas des
plus orthodoxes. Dans sa conduite privée, malgré les
égards qu'il eut toujours en public, pour la Reine
Claude et la Reine Eléonore (i) il avait trop peu
de scrupules; mais quant à la sainteté des liens qu'impose
le sacrement, peut-on douter qu'il fût suffisamment
instruit. Aussi, il n'y aurait rien d'étonnant qu'il
eût considéré pour peu de chose une déclaration de nullité
(improprement appelée divorce), sans se préoccuper
autrement des motifs mis en avant pour obtenir
une sentence. Louis XII, son beau-père, pour répudier
sainte Jeanne de Valois, depuis fondatrice des
Annonciades, avait-il été sincère ou parjure, en
comparant devant une cour ecclésiastique en France
pour affirmer son défaut de consentement ? Le duc
de Suffolk n'avait-il pas été deux fois bigame, trois
fois divorcé avant d'épouser Marie, soeur du Roi
d'Angleterre, et veuve de LouisXII? François Premier
croyait peut-être, faute d'avoir examiné de près la
question du premier mariage de son allié, qu'on
pouvait invoquer en sa faveur des raisons suffisantes
de nullité. En tout cas, il promit de s'employer de
(1) Il gagna à ce point l'estimeet l'affectionde la soeurde
Charles-Quint,qu'elle s'offrit plus tard à négocier avecson
redoutablefrère et qu'elle obtint des conditions plus favorables.
Se serait-elle conduite,en vraie Reinede France, si elle
n'avait toujours été bien traitée par le Roi ?