1896-1898 Tome 18 - Ouvrages anciens sur Saint-Omer (Pas-de ...

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maistre, ils doivent souhaiter que le Roy soit grand
amy du Pape et mesmes la plus grande allyance qu'il
pourra avoir avec luy sera le meilleur pour les affaires
dudict roy leur maistre, car ils peullent bien
entendre que, si le Roy se déclare ennemy du Pape,
comme ce roy icy vouldroit, sans cause ny honneste
raison, Sa Saincteté se rendra entièrement avec l'Empereur,
qui ne sera pas amandement pour l'affaire de
leur maistre. » La remarque,
« comme ce roy icy
vouldroit », arrivait un peu tard, puisque, dès le 10
août, Bonner avait reçu le projet d'Appel au Concile
général. Mais Henry VIII cachait si bien son jeu !
On trouve le récit de ce coup de théâtre dans trois
documents principaux ; i °, le mémoire de Jean du Bel-
lay sur l'affaire du Pape et du Roy d'Angleterre (i)
2°, un extrait de lettre de Henry VIII, de la main de
Gardiner, Evêque de Winchester et 30, une dépêche
de Bonner. La pièce capitale est celle de l'évêque de
Paris. Partisan de l'alliance des deux royaumes,
favorable au divorce et au second mariage, ce prélat
fut assez mêlé à toutes les négociations de l'époque,
pour n'ignorer aucun détail de l'affaire. Plusieurs fois
chargé de missions à Londres, témoin et confident des
deux rois, à l'entrevue de Boulogne, chef de la compagnie
donnée à Norfolk et par conséquent, vivant
dans son intimité, du 12 juillet aux derniers jours
d'août, enfin, l'un des théologiens emmenés à
Marseille, Jean du Bellay était le plus à même de
raconter fidèlement la marche des événements. Aussi
conviendra-t-il, en cas de divergence, de donner à
son récit la préférence sur les autres comptes-rendus.
1) Cf. document,n*114,p. CLXXII.