1896-1898 Tome 18 - Ouvrages anciens sur Saint-Omer (Pas-de ...

CCCXLV
veis sy couroussé, je croy bien que les nouvêliez
qu'il avoit heu de Rome, touchant son affaire, en
estaient en partie bien cause ; car on luy a escript
que le Pape pousse tousjours son affaire, et en ce
qu'il a promis de ne y faire chose d'importance, jusques
à ladicte entreveue, c'est à dire qu'il ne baillera
point le jugement, mais tout serapreparé jusques à là.
Et je vous prometz que, s'il estoit donné contre luy, je
ne sçay s'il trouverait son peuple aussi hobaissant,
comme il cuyde. Une des meilleures choses qu'il
fait par deçà, à mon advis, c'est qu'il entretient fort
les principaulx de son Royaulme. Parquoy le
peuple, comme je croy, ne trouveroit point de teste
ny de chef pour les conduyre. Sy Dieu plaist, les
choses n'en yront pas sy avant, mais vous congnoissez
les gens de ce pais, dont il n'est pas besoing que
beaucoup ayent le povoir dont ilz ont le voulloir.
Ce porteur, Monsieur de Fleury, vous dira le surplus
de nouvellez, qui me guardera vous en faire
ceste plus longue. Je vous envoyé la lettre que
Monsieur de Beauvois me escript, à quoy je vous
supplie et requiers voulloir penser, pour me ayder
à me retirer d'icy, où je vous prometz, sur ma foy,
que si j'y demourois encores guères, j'ay grand peur de
y laisser la peau et les os. Jamais je n'y ay heu huit
jours de santé. Le xxne du mois qui vient, mes
six mois seront achevez. Je vouldrois bien
qu'il pleust au Roy et à Monseigneur le grand
maistre penser de pourveoir ung autre de ma place.
Je sçay bien qu'y avez bon povoyr ; à quoy vous
supplye humblement vous voulloir employer à me
faire se bien qui me importe de la vie... »